Selon Capgemini, les producteurs de gaz et d’électricité vont reporter ou décaler, une partie de leurs investissements, du fait de la baisse de la demande. Les énergies renouvelables accusent une chute de 38 % des investissements en 2009.
La récession force les géants de l’énergie à modérer leurs investissements. En 2008, les « utilities » avaient investi 120 Md€, l’équivalent de 18,5 % de leur CA. En Allemagne, E.ON a ramené son plan d’investissement pour 2009-2011, de 36 à 30 Md€. En Italie, Enel a diminué le sien de 12 Md€ sur les 5 prochaines années. En Espagne, Iberdrola a divisé ses investissements par 3 en 2009 et Gas Natural-Union Fenosa de moitié.
La crise a entraîné une baisse des demandes mondiales de gaz et d’électricité de 3 et 3,5 % en 2009. Ceci bouleverse les prévisions à long terme. Vers un peu plus de modération dans les ambitions ? Selon l’UCTE, Union pour la coordination du transport de l’électricité, les besoins en nouvelles capacités de production en Europe devraient se limiter à 20 000 MW d’ici à 2020, contre 50 000 auparavant envisagés.
Les marchés ont aussi durci les contraintes financières. La récession est arrivée au moment où certaines compagnies puisaient dans leur trésor de guerre pour réaliser des acquisitions, tel EDF avec British Energy. Selon la Société Générale et Capgemini, les 10 principales « utilities » ont conclu leur exercice 2008 avec un endettement cumulé de 213 Md€, le double de 2006.
Ce tour de vis financier ne sera pas sans conséquences sur les énergies renouvelables. Au niveau mondial, les investissements devraient baisser de 38 % cette année. Ceci risque de compromettre la diversification du cocktail énergétique européen pour 2020. « La crise entraîne une baisse de la demande d’énergie et une diminution des émissions de CO2 de 3 % en 2009. Mais nous sommes encore loin de satisfaire 20 % de nos besoins avec les énergies renouvelables », souligne Colette Lewiner pour Capgemini. Les trois quarts des centrales électriques en construction en Europe fonctionneront avec des combustibles fossiles. Ce qui relancera les émissions de CO2 au retour de la croissance.
(Source les Échos)