Selon le quotidien italien, la réalisation de ce pont endosserait le rôle de symbole du lien entre la Grande Bretagne, l’Irlande du Nord et l’Ecosse, qui, rappelons-le, n’ont pas réagi positivement au Brexit. Boris Johnson aurait récemment chargé son staff de lancer une évaluation préliminaire globale du projet, a d’ailleurs fait savoir un porte-parole de Downing Street.
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L’organisme voyait dans ce projet l’opportunité de désenclaver la région de Dumfries et Galloway, au sud-ouest de l’Écosse, en créant une plaque tournante pour les liaisons ferroviaires internationales et un moyen de réduire la pression sur les services aériens. À l’époque, le coût de construction estimé était d’environ 3,5 milliards de livres.
Tel qu’on l’imagine, le pont afficherait 45 km de long et serait construit en viaduc sur une partie de la mer d’Irlande avec des fondations jusqu’à 300 m de profondeur ! Baptisé discrètement "Boris Bridge", l’ouvrage devra pour cela s’ancrer dans une mer très agitée, avec des vents pouvant par endroits atteindre la force des ouragans. En conséquence, plus de 50 piles de plus de 400 m de haut seraient nécessaires, à la fois pour tenir la houle à distance et laisser l’espace nécessaire au passage des navires.
Le parcours de l’ouvrage, tel que le rapporte le Corriere della Sera, traverserait le barrage de Beaufort, une fosse sous-marine vieille de plus de 100 ans (elle était déjà utilisée pendant la Première Guerre mondiale) utilisée comme décharge pour les armements et les munitions, en plus d’un million des tonnes d’explosifs, y compris des bombes contenant du gaz neurotoxique et des déchets radioactifs.
Malgré de premiers coûts estimés autour de 20 milliards de livres, nombreux spécialistes s’accordent néanmoins pour dire que les dépenses pourraient allègrement dépasser les 50 milliards s’il venait effectivement à voir le jour.