Actuellement responsable d’une dégarnisseuse sur un chantier de rénovation de voie à Coutras en Gironde, Thierry Sanvers a consacré toute sa vie professionnelle aux travaux ferroviaires. 35 années durant lesquelles l’homme de Colas Rail a su relever le défi de travailler vite et bien, quelles que soient les conditions.
Alors jeune diplômé en électromécanique, c’est au sortir de son service militaire, à 19 ans, que Thierry Sanvers a réalisé ses premiers pas dans le secteur du rail. Très rapidement, il saisit l’occasion de « monter sur les machines ». Une décision fondatrice puisque pendant 27 ans, il travaillera au réglage des voies sur des bourreuses-niveleuses-dresseuses. Aujourd’hui âgé de 54 ans, il a abandonné, depuis 7 ans, la question de la qualité géométrique des voies pour prendre en charge une dégarnisseuse. Un choix qu’il ne regrette pas puisqu’il dispose depuis deux ans d’un modèle unique en France long de 88 mètres pour 346 tonnes. Un engin grâce auquel il retire et crible le ballast sous les traverses avant d’en réinjecter un nouveau, au gabarit demandé par la SNCF, sur les voies de Coutras.
Un métier d’exigence et de sacrifice
Mais la qualité du matériel ne fait pas tout et travailler à la rénovation du rail est loin d’être de tout repos. Pour ne pas troubler la circulation des trains, Thierry Sanvers et ses équipes doivent à la fois intervenir dans un intervalle de temps limité et rendre une voie immédiatement utilisable. « Tous les jours, nous devons restituer une voie au niveau de sécurité nécessaire afin d’assurer le transport des voyageurs », explique-t-il. Dans ce lapse de temps, il faut rentrer et déplier les engins, travailler, replier le matériel et dégager la voie. Concrètement, 800 à 1 000 mètres sont réalisés par jour et ce, quelque soit la météo et à toute heure du jour ou de la nuit. Avec des trains de travaux de 750 mètres de long partant d’une gare qui n’est pas toujours située à proximité de la zone de travaux, il ne vaut mieux pas traîner en route. « Toute la journée, on garde un œil sur la montre. Pas parce que le temps n’avance pas, mais parce qu’il passe trop vite », résume avec humour le responsable de la production et de la maintenance sur le chantier de Coutras. Par exemple, sur les opérations de régénération des lignes grande vitesse, les équipes disposent d’environ 3 heures pour atteindre un rendement de 900 mètres. Autant dire que l’efficacité et la rigueur sont de mise pour rendre une voie prête à recevoir un TGV. « Nous sommes tenus à de nombreuses contraintes en termes de sécurité que ce soit au niveau du travail réalisé que des engins utilisés », souligne Thierry Sanvers. Ajoutez à cette exigence professionnelle, la problématique de l’éloignement et de la difficulté d’entretenir une vie de famille et vous obtiendrez «une drôle de vie », concède Thierry Sanvers. Une vie dans laquelle il a su trouver un équilibre malgré tout puisqu’après un tiers de siècle sur les rails, sa femme et ses trois enfants ne l’ont pas quitté.