Face aux élus franciliens qui voient dans ce texte une entorse à leurs prérogatives en matière d’aménagement, le secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale Christian Blanc, répond qu’une « vraie concertation » a été menée. Il insiste sur les contrats qui seront conclus par l’Etat avec les maires franciliens pour les futurs "territoires de projet".
Le projet de loi sur le Grand Paris, qui sera examiné en Conseil des ministres le 7 octobre, a suscité un tollé chez les grands élus franciliens de gauche qui dénoncent une remise en cause de la décentralisation en matière de transports et d’urbanisme. Christian Blanc, a rétorqué jeudi que ce texte a donné lieu à un « temps très long de concertation ». Concertation qui se poursuivra avec « les élus locaux, les parlementaires et les maires jusqu’au 24 septembre ».
Cjristian Blanc sera également entendu par le syndicat Paris Métropole (98 collectivités franciliennes), lequel a sévèrement critiqué la méthode du gouvernement, parlant de « création d’un état d’exception ».
Le projet prévoit notamment que l’Etat pourra « définir des projets territoriaux stratégiques pour le développement et l’attractivité de la région-capitale sur le territoire avec lesquelles a été conclu un contrat de développement urbain ». D’ici au 24 septembre, le secrétaire d’Etat transmettra au Premier ministre et au Conseil d’Etat, des éléments modificatifs au projet de loi concernant les « projets territoriaux stratégiques » destinés à favoriser la création de 800 000 emplois à un million en quinze ans. Reste que cette méthode de contractualisation trouble bon nombre d’élus franciliens.
Réécrire un passage du projet de loi
Pour Christian Blanc, « un contrat signifie deux signatures entre les maires et l’Etat ». Cela passe selon lui par « une définition commune des territoires de projet, une contractualisation sur la définition du périmètre et de son contenu, et des décrets en Conseil d’Etat ». Ce passage du texte ayant suscité des « incompréhensions », il a annoncé qu’il serait réécrit.
L’ancien président d’Air France a insisté sur la notion d’« urgence » et de « raccourcissement des délais » pour que les chantiers démarrent au plus vite, afin d’« inscrire le plus rapidement possible la nouvelle infrastructure de transport (métro automatique autour de Paris) et les territoires de l’aire d’attractivité des gares ». Il a confirmé l’intention du gouvernement d’instituer un droit de préemption et d’expropriation dans un périmètre « de l’ordre de » 1 500 mètres autour des gares projetées. Refusant de chiffrer le nombre de ces gares, il a déclaré : « Nous ferons en sorte que le métro automatique circule à une vitesse moyenne de 60 km/h ».
Le projet de loi sera présenté au conseil des ministres du 7 octobre. Christian Blanc espère qu’il sera examiné au Sénat avant la fin de l’année.
(Source les Échos)