Nicolas Sarkozy recadre discrètement MAM sur la LGV SEA, notamment entre Bayonne et la frontière espagnole. Merci Juppé !
Notre ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a récemment donné l’ordre aux préfets d’arrêter les études pour un nouveau tracé de la LGV entre Bayonne et la frontière espagnole. L’élue de Saint-Jean de Luz doute des prévisions de trafic voyageurs avancées par RFF. Elle évoque un enfouissement ultérieur de la ligne, tenant compte du trafic de fret…
La majorité des élus du Pays basque, plutôt proches de MAM, s’inquiètent des retombées sur l’environnement, ou plutôt des cofinancements demandés. Néanmoins, ils souhaitent des liaisons ferroviaires plus rapides vers l’Espagne et le reste de l’Hexagone. Certains penchent pour un aménagement des voies actuelles. La communauté d’agglomération BAB (Bayonne-Anglet-Biarritz) a reporté le vote de 65 M€ requis pour la ligne Tours-Bordeaux.
Certains élus plus indépendants d’esprit, tel Michel Veunac (maire adjoint de Biarritz, Modem), s’insurgent contre « un abus de pouvoir avec cet oukaze tombé de Paris, alors que nous travaillons sur le sujet depuis des mois ». Un oukaze qui enclaverait le Pays basque. D’autres élus d’Aquitaine concourent à la dureté du propos contre MAM. Le président socialiste de la région Alain Rousset est « indigné » stigmatisant « une décision incompréhensible ». Il a écrit à Nicolas Sarkozy afin de lui demander de « réaffirmer par un geste fort, l’intérêt que l’État porte à la réalisation d’une infrastructure d’envergure européenne ».
La décision de MAM risque de retarder, voire de bloquer l’ensemble du projet, y compris le financement du premier tronçon entre Tours et Bordeaux. Cette situation est due à la complexité du financement qui implique 55 collectivités locales. Alain Rousset insiste : « Repousser aujourd’hui la réalisation des études sur la portion Bayonne-frontière rend impossible demain la réalisation de toute ligne nouvelle. L’étalement urbain aura tôt fait de bloquer définitivement le projet. »
Alain Juppé s’est déclaré « très surpris et très peiné » par cette prise de position. Il avait promis d’en parler au président de la République à l’occasion du 39e congrès de la Mutualité française, ce jeudi 4 juin. Selon Sud-Ouest, à l’issue de leur déjeuner commun, Nicolas Sarkozy a téléphoné à Claude Guéant afin de « faire accélérer le dossier LGV ».
(Sources les Échos et Sud-Ouest)