Les industriels de la construction, représentants des matériaux du secteur du béton, de l’acier, des matériaux isolants et de la terre cuite, ont fait clairement part de leur opposition aux annonces liées à la Réglementation Environnementale des Bâtiments (RE2020).
Les professionnels pointent, notamment, les incohérences relatives à l’introduction dans la réglementation d’un nouveau mode de calcul de l’empreinte carbone, dite « Analyse du Cycle de Vie (ACV) dynamique simplifiée », et une "dérive de la Loi qui favorisera le bois au détriment de l’innovation dans les solutions constructives".
"En cherchant à favoriser les matériaux biosourcés, le gouvernement s’affranchit de la rigueur scientifique, crée un risque environnemental inconsidéré et rend inutile toute réflexion sur la manière de construire « intelligemment » les bâtiments de demain", écrivent les fédérations dans un communiqué commun.
Première pierre d’achoppement, la nouvelle méthode de calcul qui fait disparaitre pour un bâtiment classique de l’ordre de 100 kg de CO2 par m2 (sur une empreinte moyenne de l’ordre de 700/750 kg de CO2 par m2) soit plus de 5 millions de tonnes de CO2 par an, sans même modifier le mode de construction alors que l’empreinte carbone d’un m3 de CLT (bois lamellé croisé) sera diminuée de -350 % en passant de +100 kg de CO2 à -250 kg de CO2. "Un artifice qui aurait tous les atours d’une opération de greenwashing", dénoncent les professionnels.
La nouvelle approche privilégiant l’utilisation massive de matériaux biosourcés, et plus spécifiquement du bois, pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments de demain témoigne d’un manque criant "d’une réflexion de fond relative à la conception des bâtiments, aux modes constructifs ou au mix matériau".
"Les résultats pénaliseront systématiquement les matériaux qui émettent au début de leur cycle de vie et minoreront les émissions futures", font également valoir les fédérations, avec un recyclage des matériaux en fin de vie (...) très peu valorisé".
Au nom d’une méthode déstabilisante, les professionnels demande une "phase de transition nécessaire pour se prémunir d’une vague d’importations et des inévitables émissions de gaz à effet de serre liées"
Quant au projet d’ « ACV dynamique simplifiée », les professionnels en demandent une annulation pure et simple et plaident pour un nouveau procédé de calcul élaboré dans une démarche concertée entre les pouvoirs publics et les acteurs du bâtiment.
Crédit photo : DREAM
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