A l’initiative de François Bayrou, Premier ministre, et sous la supervision de Philippe Tabarot, ministre des Transports, la conférence Ambition France Transports a rendu ses conclusions au travers d’un rapport présentant les priorités d’investissement identifiées pour les différents modes de transport (transports collectifs, routes, ferroviaire, transport de marchandises) et des propositions de financements à mobiliser pour les réaliser, dans un contexte économique difficile. Si l’état de dégradation des différentes infrastructures (notamment le ferroviaire) fait l’unanimité par manque d’investissements, il est impératif de décarboner le transport des personnes et des marchandises.
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Alors que l’enveloppe de 10 Md€, annoncée par Elisabeth Borne est restée à l’état de promesse, les participants de la conférence ont identifiés au travers d’ateliers, les financements nécessaires à court termes. Ainsi l’investissement supplémentaire tous secteurs confondus (ferroviaire, routier, fluvial) est estimé à 3Md€/an pour la période 2026-2031, il reste à savoir si les ambitions affichées seront suivies d’effets…
1/ Une régénération indispensable du réseau structurant
Le constat est sans appel : 60 milliards d’euros de « dette grise » pèsent sur les 18 000 km de lignes structurant le trafic ferroviaire français. Caténaires hors d’âge, tunnels vétustes, systèmes de signalisation obsolètes — l’état du réseau met en péril la sécurité, la fiabilité et la qualité du service. Pour y remédier, le rapport prévoit 1,5 Md€ supplémentaires par an dès 2028, en complément des investissements actuels.
Les péages routiers comme moyen de financement
La fin progressive des concessions historiques des autoroutes (2031-2036) constitue une occasion historique, de repenser l’organisation et le financement de la route. Ainsi, les recettes excédentaires des péages permettrait de financer toutes les mobilités.
La fin progressive des concessions historiques des autoroutes (2031-2036) constitue une occasion historique, de repenser l’organisation et le financement de la route. Ainsi, les recettes excédentaires des péages permettrait de financer toutes les mobilités.
2/ Des lignes locales à revaloriser
Les 7 600 km de lignes de desserte fine du territoire (LDFT), essentielles pour le maillage régional, font l’objet d’une attention nouvelle. Le rapport appelle à une revue nationale de ces lignes pour mieux répartir les responsabilités de financement entre l’État et les régions, avec un besoin estimé à 600 M€/an.
3/ Miser sur le fret pour décarboner
Le fret ferroviaire, levier stratégique pour la logistique bas carbone, voit ses ambitions doublées : atteindre 18 % de part modale d’ici 2030 nécessitera 300 M€ supplémentaires chaque année pour moderniser triages, voies capillaires et infrastructures combinées.
4/ Accélérer la mise en œuvre des SERM
Les Services Express Régionaux Métropolitains (SERM), destinés à désaturer les nœuds urbains et offrir une alternative à la voiture en périurbain, représentent à eux seuls un chantier colossal estimé à 25 Md€ d’ici 2040.
5/ Un cadre de financement à stabiliser
La création d’un cadre pluriannuel via une loi de programmation est jugée indispensable. Le financement s’appuiera sur des ressources mixtes : dividendes SNCF, péages ferroviaires, partenariats privés et recettes issues des futures concessions autoroutières (à partir de 2032).