Le projet de rénovation de Gare du Nord torpillé par deux rapports d'experts

Jean-Louis Missika, l’adjoint de la mairie de Paris en charge de l’urbanisme, a présenté ce lundi 6 janvier le compte-rendu de deux rapports d’expertises très sévères sur le projet de rénovation de Gare du Nord. De l’eau au moulin de la Ville fermement opposée à l’actuel projet en l’état de l’aménageur StatioNord.

Les deux rapports d’expertises, réalisé par un collège de quatre urbanistes, l’autre par une société spécialisée dans l’optimisation des systèmes ferroviaires, permettent de "comprendre pourquoi le projet de la SNCF ne fonctionne pas", a expliqué hier Jean-Louis Missika. En conséquence, "la Ville rendra un avis défavorable". Une déclaration sans surprise, alors que l’enquête publique s’achève ce mercredi 8 janvier...

Pour mémoire, la Ville de Paris avait dénoncé en octobre dernier "un projet trop dense, trop commercial", suite à la sortie médiatique d’un collectif d’architectes s’insurgeant contre le projet. La maire du Xe arrondissement Alexandra Cordebard a de son côté conforté le positionnement de la Ville, arguant que "ce projet a été pensé au bénéfice du partenaire commercial de la SNCF et au détriment de l’intérêt général".

Force est de constater que les rapports d’expertises commandés par la mairie de Paris ne sont guère optimistes. Les conclusions alertent sur les "risques" du projet, notamment en matière de flux de voyageurs. S’il serait pertinent de réaliser les aménagement ferroviaires avant les JO, concèdent les experts, le reste du projet gagnerait à être repensé. La suppression de la salle de spectacles, des espaces commerciaux "inadaptés" et l’abandon de la logique "aéroportuaire" de gestion des flux ne sont que quelques unes des recommandations évoquées.

Malgré une position ferme, la mairie de Paris ne pourra faire autrement que se plier à la décision du préfet de région, seul habilité à délivrer le permis de construire. Ce dernier devra examiner le dossier brûlant à compter de février et rendra sa décision après les municipales de mars 2020.

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