L’Observatoire du véhicule industriel (BNP Paribas Leasing Solutions) publie les résultats 2013 et les perspectives 2014 sur les secteurs du transport routier de marchandises et du véhicule industriel.
Premier constat, alors que le premier semestre laissait présager un net repli, 2013 se clôt finalement à un niveau d’immatriculations correct, à de 43 200 unités. Un bilan plutôt positif en valeur absolue, mais lié à une anticipation sur les commandes de véhicules Euro 6, déclenchée tardivement à mi 2013. "Ces chiffres ne permettent pas encore d’envisager une véritable reprise", tempère Jean-Michel Mercier, directeur de l’OVI. "Les marchés du transport routier et du BTP, deux piliers fondamentaux des achats de VI, souffrent toujours d’un manque d’activité notable." Si les tracteurs sont en hausse de 3% (24.600 unités), les porteurs baissent de 5%, à 18.600 unités. "Le recul des immatriculations de porteurs en 2013 est général pour tous les types de carrosseries, sous l’influence d’une demande contrainte", note l’OVI. "Après le 3,6% entre 2011 et 2012, le marché des porteurs semble s’enliser ; conséquence des difficultés du marché du BTP." De fait, les plateaux (-20%) et les fourgons (-14,5%) liés aux métiers de la distribution ont été les plus touchés, mais aussi les bennes (-6,6%) sur un volume très faible de véhicules immatriculés : 5.024 camions, soit deux fois moins qu’en 2008. En revanche les bennes semi-remorques est plutôt en phase de reprise et affiche en 2013 une progression de 14,9% à 2.704 unités sur 11 mois. Le marché d’occasion, quant à lui, maintient un volume d’échange apparent élevé. Sur les 10 premiers mois 2013, les immatriculations ont progressé de 1,8% par rapport à la même période en 2012, s’établissant à 44 898 unités.
Faux rythme
"Le léger recul de 2013 permet au marché de ne pas replonger dans la crise mais l’inscrit dans une sorte de faux rythme", résume Jean-Michel Mercier. "Il faut s’attendre à un premier semestre 2014 délicat, entre la fin des livraisons d’Euro 5 au 1er trimestre et une faiblesse des livraisons Euro 6 très probable au 2ème trimestre. Malgré tout, si les frémissements de reprise à fin 2013 se confirment en début d’année, 2014 pourrait être l’année de transition, notamment grâce à une reprise au 2ème semestre, alimentée par les renouvellements d’un parc vieillissant dans un contexte économique qui s’éclaircirait." Pour 2014, l’OVI table sur 21.500 immatriculations pour les tracteurs et 16.500 pour les porteurs, soit une fourchette basse à 38.000 immatriculations. Un autre scénario, incluant les achats de renouvellements des grandes flottes, pourraient permettre d’envisager une fourchette haute autour de 41.000 livraisons. "Dans les deux cas nous serions dans une année de transition en attendant une reprise réelle en 2015", espère Jean-Michel Mercier.