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Toulouse-Blagnac traite ses eaux pluviales

PUBLIÉ LE 28 MAI 2019
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Toulouse-Blagnac traite ses eaux pluviales
Exploitée par Suez, la station de traitement des eaux pluviales de l’aéroport de Toulouse-Blagnac est destinée à traiter non seulement les eaux pluviales, mais aussi les pollutions hivernales glycolées issues de l’utilisation des produits de dégivrage, ainsi que les pollutions accidentelles de type hydrocarbures. Visite.

 
En 2007, dans le cadre du projet d’agrandissement du Hall D de l’aéroport de Toulouse et de nouveaux parkings, la commune de Blagnac a demandé le traitement d’une problématique d’inondation due au flux très important reçu par le ruisseau du Riou, situé sous la plateforme aéroportuaire, notamment pendant des épisodes orageux. « Il s’agit de traiter les eaux reçues sur une surface imperméabilisée de 140 ha, soit un total annuel d’environ 700 000 m3 d’eau », résume Sophie Balblanc, directrice d’agence pour Suez. Selon la saison, cela peut représenter 6 000 à 7 000 m3 sur 6 heures pour les pluies d’hiver et jusqu’à plus de 15 000 m3 en moins de 2 heures pour les orages pendant l’été. « À cette demande se sont ajoutés les impératifs d’amélioration de la qualité des rejets dans le milieu naturel », reprend Sophie Balblanc.
 
Il s’agit d’un dispositif à l’époque assez précurseur. En effet, seuls les aéroports de Roissy et d’Orly étaient alors équipés d’unités de traitement des eaux pluviales. Fort de son expérience sur les aéroports parisiens en tant que constructeur et exploitant, Suez (Lyonnaise des Eaux à l’époque) a remporté ce marché sorti sous la forme d’un Partenariat Public Privé (conception, construction, exploitation et financement). Le process repose sur un traitement physico-chimique, procédé Densadeg de Degrémont, avec une capacité de 3 600 m3/heure. Cependant, avant cette étape, les effluents sont stockés dans un bassin de stockage-décantation gravitaire de 20 000 m3, scindé en deux parties de respectivement 12 000 m3 et 8 000 m3. Particularité du dispositif, ce bassin enterré à près de 12 m de profondeur sert de socle aux bâtiments, centre de traitement, locaux d’exploitation, construits en superstructure. Une solution qui répond aux contraintes imposées par la relative exiguïté du terrain disponible en surface. « Nous avons été confrontés à des difficultés liées à la nature hétérogène du terrain et à la nappe phréatique qui affleure à moins de trois mètres de la surface. Il était nécessaire de réaliser un coffre totalement étanche et lesté, afin de répondre à une éventuelle surpression de la nappe », détaille la directrice d’agence.
 
La station permet de traiter trois types de pollution qui peuvent se combiner. Ces pollutions sont les matières en suspension, les hydrocarbures et le glycol, produit utilisé pour le dégivrage des avions en hiver. A noter que 522 avions ont été dégivrés en 2017 à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. « Les matières en suspension drainées sur la plateforme - usure des pneus, poussières, résidus d’hydrocarbures…- se décantent naturellement dans le bassin de rétention de 12 000 m3 sans besoin d’un traitement particulier », reprend Sophie Balblanc. Au minimum 60 % d’entre elles se déposent ainsi au fond du bassin durant les premières heures. L’effluent passe ensuite dans un décanteur lamellaire dans lequel sont injectés des réactifs pour floculer et récupérer le reste des matières en suspension. Avant leur rejet dans le Riou, la qualité des eaux est bien évidemment contrôlée. Quant aux boues récupérées soit en fond de bassin soit après le décanteur lamellaire (environ 5 t de matière sèche par an), elles vont directement dans une benne filtrante avant de suivre une filière appropriée de retraitement et de valorisation.
 
Un déversement accidentel d’hydrocarbures sur les pistes est prévu. Les effluents sont détournés vers un bassin de stockage de 100 m3 puis évacués en centre de traitement agréé. Enfin, le glycol fait lui aussi l’objet d’un traitement spécifique dans une partie dédiée du bassin de stockage. Dans ce bassin de 8 000 m3 de capacité, le produit utilisé pour le dégivrage des avions fait l’objet d’un traitement biologique spécifiquement développé et breveté par les équipes Suez. « Plus de 90 % du glycol qui se retrouve sur les pistes après les opérations de dégivrage est récupéré par les balayeuses, stocké dans des cuves puis récupéré dans une bâche de stockage. Ce concentré est ensuite injecté de façon pilotée dans le process de traitement biologique », explique Sophie Balblanc. Quant aux 10 % restant, ils sont traités avec les eaux pluviales récupérées par ailleurs.
 
La qualité des eaux de surface est en ligne de mire. En effet, pour un débit maximum d’entrée qui se situe à 15 m3/s, cette station stabilise donc le débit du Riou en sortie à un maximum d’1 m3/sec et assure une qualité constante de ses eaux. La station de traitement fait, par ailleurs, l’objet d’une supervision par télégestion, avec le suivi en continu des paramètres de débit et de qualité des eaux, et une prise en compte des informations météo permettant d’anticiper les événements pluvieux.
 
H. de Y.
 
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