Cycl’Eau 2025 : Montpellier et Bordeaux, deux laboratoires de l’eau en mouvement

De Montpellier à Bordeaux, les éditions du Cycl’Eau 2025 ont mis en lumière deux territoires moteurs de l’innovation hydrique. Recherche, résilience climatique et coopération internationale : la filière se structure, s’exporte et prépare déjà sa prochaine étape à Clermont-Auvergne.

En 2025, la filière eau française a réaffirmé sa vitalité et sa capacité d’innovation à travers deux rendez-vous clés : Cycl’Eau Montpellier-Occitanie en mars, puis Cycl’Eau Bordeaux Nouvelle-Aquitaine en mai. Si chacun de ces salons incarne les spécificités et les enjeux propres à son territoire, tous deux convergent vers un objectif partagé : structurer une réponse collective, durable et innovante face aux tensions croissantes sur la ressource hydrique.

Montpellier : une capitale méditerranéenne tournée vers la recherche et la résilience
Le salon Cycl’Eau Montpellier-Occitanie, tenu les 19 et 20 mars 2025 au Parc des Expositions, a rassemblé un écosystème régional diversifié : collectivités, laboratoires, start-ups et associations, tous engagés dans la gestion de l’eau sur le bassin méditerranéen. La métropole montpelliéraine, grâce à ses infrastructures comme l’UNESCO ICIREWARD et le pôle Aqua Valley, se positionne clairement comme un centre d’excellence scientifique et technologique.

Les conférences ont mis en exergue les enjeux spécifiques du territoire, notamment un déficit annuel d’environ 80 millions de m³ d’eau douce, accentué par le changement climatique. Les débats ont porté sur la gestion méditerranéenne de l’eau, la réutilisation des eaux non conventionnelles et les solutions de sobriété à travers des labels territoriaux innovants.

Les exposants, notamment des start-ups telles qu’AquaTech Innovation, GL BIOCONTROL ou imaGeau, ont présenté des technologies novatrices allant de la digitalisation de la réutilisation des eaux à la surveillance bactériologique avancée. Le volet terrain a complété cette immersion, avec des visites de sites clés comme l’unité de recyclage Life ReWA ou la station Aqua Domitia, soulignant la concrétisation locale des projets.

Mais un autre signal fort a marqué cette édition : la remise du label “Commune économe en eau”, jugée « assez unique » à l’échelle régionale et nationale. Portée par l’Agence Locale de l’Énergie et du Climat (ALEC), cette initiative a distingué 19 communes de la métropole de Montpellier pour leurs efforts remarquables en matière de sobriété hydrique.

Valoriser les initiatives locales
Ce label repose sur une méthodologie rigoureuse : état des lieux précis, plan d’action sur mesure, évaluation annuelle, gestion rapide des fuites (souvent sous 48 h), et actions de sensibilisation. En 2023-2024, les communes labellisées ont réduit leur consommation d’eau de 9 % en moyenne, avec des cas remarquables comme Lavérune (32 %) ou Montferrier-sur-Lez (31 %), malgré une population en hausse.

Dix-neuf communes ont ainsi été récompensées pour leur engagement exemplaire en faveur de la sobriété hydrique, illustrant une montée en puissance de la prise de conscience à l’échelle territoriale. Les distinctions ont été remises par les représentants de l’ALEC, de la Région Occitanie, de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et de Montpellier Méditerranée Métropole. Chaque lauréat s’est vu remettre un arrosoir en verre recyclé, à la fois utile et symbolique, permettant de récupérer l’eau pour arroser les plantes des bâtiments publics, ainsi qu’un parapluie à message, conçu de manière écoresponsable, rappelant la nécessité d’agir même lorsque la pluie semble abondante.

Les communes labellisées
Villes de moins de 5 000 habitants :
Cournonsec
Lavérune (–32 % d’eau consommée en un an)
Montferrier-sur-Lez (–31 %)
Murviel-lès-Montpellier
Saint-Drézéry
Sussargues
Communes de 5 000 à 7 000 habitants :
Le Crès
Clapiers
Jacou
Prades-le-Lez
Saint-Georges d’Orques
Vendargues
Communes de 7 000 à 10 000 habitants :
Fabrègues
Grabels
Communes de plus de 10 000 habitants :
Castelnau-le-Lez
Juvignac
Lattes
Montpellier

Bordeaux : un carrefour d’innovation et d’engagement international
Deux mois plus tard, Cycl’Eau Bordeaux Nouvelle-Aquitaine a confirmé son envergure lors de sa 6e édition locale et 25e édition nationale. Plus de 3 000 professionnels ont convergé au Palais 2 l’Atlantique, où 150 exposants ont exposé leurs innovations sur 7 000 m². Cette édition a été marquée par une forte dimension scientifique avec la mise en lumière du pôle R3 NAÏADES, fédérant plus de 40 laboratoires, et par l’émergence de start-ups comme Leakmited, experte en détection prédictive de fuites via intelligence artificielle.

Les conférences ont porté sur la sobriété hydrique, la résilience climatique et la coopération territoriale, dans une volonté affichée de construire des synergies entre acteurs publics, privés et scientifiques. Le salon a aussi innové avec l’espace AFRICACOOP’, dédié aux enjeux africains, rassemblant ONG, entreprises et collectivités dans une perspective de coopération internationale, en lien avec des acteurs comme VEOLIA et pS-Eau.

Vers une filière eau intégrée et collaborative
Les salons Cycl’Eau de Montpellier et Bordeaux traduisent une vision complémentaire et convergente de la gestion de l’eau en France : Montpellier mise sur l’excellence scientifique méditerranéenne et la résilience locale face au stress hydrique, tandis que Bordeaux s’affirme comme un hub d’innovation technologique et un carrefour de coopération Europe-Afrique.

En 2025, Cycl’Eau à travers les salons Montpellier et Bordeaux, affirme plus que jamais leur rôle moteur dans la construction d’une culture partagée de l’eau — entre innovation technologique, action publique et coopération territoriale, du local à l’international. Cap désormais sur la prochaine étape : Cycl’Eau Clermont-Auvergne, les 5 et 6 novembre 2025, où la dynamique se poursuivra au cœur d’un autre territoire engagé.