Afin de perpétuer la noblesse de ce site, la Ville de Paris a lancé un projet de rénovation architectural et muséographique. Les enjeux de ce projet de rénovation sont multiples. Il s’agira de créer une visibilité urbaine, puisque le projet s’inscrit dans la reconquête des Berges de Seine et l’intégration au réseau d’activités culturelles environnantes. Le nouveau site améliorera l’accessibilité afin d’augmenter et de diversifier le public, à travers la mise aux normes des installations et le développement de l’offre de services.
Le circuit muséographique sera modernisé, à travers la mise en valeur du réseau en exploitation, l’actualisation des contenus muséographiques et l’exposition des nouvelles innovations technologiques. En attendant, c’est l’occasion de découvrir le travail de Codex Urbanus, un street artiste parisien qui arpente les rues pour créer un étrange bestiaire de chimères, en particulier dans le quartier de Montmartre. Croisant plusieurs espèces pour former des hybrides qu’il dessine directement sur les murs, il a pu composer à ce jour environ 300 chimères différentes.
L’exposition « Légendes Souterraines » questionne ainsi la relation de notre imaginaire aux égouts, et emmène le visiteur dans un parcours onirique oscillant entre culture populaire et street art. À l’entrée, 10 interventions de l’artiste sur de vieux journaux proposent 10 légendes urbaines sur le thème des égouts, oscillant entre récits imaginaires connus et nouveaux mythes fantastiques créés pour la visite. Plus loin, c’est l’étrange Venise souterraine qui est détaillée, uchronie étonnante où les protagonistes de la création des égouts de Paris au XIXème siècle se font construire des villas souterraines et des palais au bord des collecteurs, installation dans le goût du Fantôme de l’Opera de Gaston Leroux. Ensuite, le visiteur pourra découvrir le bureau secret de l’ingénieur Belgrand qui dès 1854 se lance dans la construction des égouts. Enfin, tout au long du parcours, d’étranges créatures rupestres chassent et surveillent les tunnels, dans un style typique de l’artiste. Un petit clin d’œil à Eleonore, le crocodile trouvé dans ces égouts en 1984, et qui est le symbole de cette exposition où réalité et mythes se mélangent.
C’est en 1867 qu’une partie du réseau d’assainissement est rendue accessible au public pour la première fois dans le monde. Le succès est immédiat, et depuis 1975, la visite s’effectue à pied dans un complexe d’ouvrages très variés au niveau du pont de l’Alma. Haut lieu du patrimoine industriel, ouvert au public pour son caractère unique, ce site en activité propose des visites guidées animées par des égoutiers, ce qui renforce son caractère insolite. Il reçoit actuellement 100 000 visiteurs par an, Franciliens, touristes, et scolaires.
PUBLICITÉ