Si au début des années 90 le projet d’une ligne de tramway a été coulée par référendum local (80 % contre), en 2002 le plan de déplacement de la métropole de Brest (29) intégrait la ligne A du tramway (mise en service en juin 2012) ainsi que le tracé des lignes BHNS (Bus à Haut Niveau de Services) et B du tramway. « La planification d’un projet d’urbanisme et de mobilité se déroule sur un temps long. Aujourd’hui nous mettons en œuvre ce que nos prédécesseurs ont pensé et planifié il y a plus de 20 ans » confie Fabien Peyrard, Chef de projet à Brest métropole. Reliant l’est à l’ouest, l’actuelle ligne A ne dessert certains des sites stratégiques comme le pôle d’échange multimodal (PEM) de la gare, ou les universités. Un manque que la ligne B, longue de 5 km, comblera à l’horizon 2026. « Sur 5 km, la ligne B complète le réseau existant. Elle desservira : la gare, les deux sites hospitaliers, les sites universitaires, des écoles supérieures » poursuit Fabien Peyrard. Un service de transport qui s’accompagne d’un renouvellement urbain de l’espace public et qui répond à une attente des habitants avec près de 25 000 passagers/jour attendu. « Le fait d’avoir des correspondances entre les deux lignes va attirer du monde. Nous nous attendons à un effet réseau à l’instar des autres agglomérations qui ont plusieurs lignes de tramway ».
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Une nouvelle « multitubulaire » a été réalisée pour raccorder cette dernière à une sous-station afin d’alimenter en énergie la ligne B.
Une intégration parfaite
Toutefois, comptant pas moins de 5 ouvrages sur la longueur du tracé, l’interfaçage avec l’existant n’est pas des plus simple. « La topographie brestoise est faite de vallons, qui sont autant d’obstacles à franchir. Plusieurs sont des ouvrages d’art non-courant à l’image du pont de Villeneuve qui sera élargi » complète Fabien Peyrard. A noter que l’intégration de cette nouvelle ligne, n’a pas rencontré de difficultés particulières vis-à-vis des Architectes des Bâtiments de France (ABF), ce qui a permis de rester sur des solutions classiques pour la LAC dont le marché attribué à ETF.
Des matériaux réemployés
Point important de ce projet, le réemploi des matériaux excavés. Une volonté affichée par l’équipe de la métropole qui permet de réduire les déchets et par voie de conséquence le transport de ces derniers.
Point important de ce projet, le réemploi des matériaux excavés. Une volonté affichée par l’équipe de la métropole qui permet de réduire les déchets et par voie de conséquence le transport de ces derniers.
Toutefois, l’emplacement des massifs de cette dernière a été discuté, notamment à proximité de la place de la Liberté au niveau du monument aux morts, afin de conserver la perspective architecturale du site. « Nous avons été dans un esprit de co-construction afin d’apporter une solution technique qui réponde aux exigences de l’ABF » explique Caroline Vilotitch, directrice adjointe du projet Mon réseau grandit.
En attente de la pose d’un appareil de voie (AdV), les plots ont été arrêtés en biseaux, afin de gérer l’interface entre la dalle classique et la dalle flottante de l’AdV.
Des opérations estivales
Afin de respecter un planning des plus contraints, le parti-pris par le groupement Colas project - Colas Rail- Colas-Aximum, titulaire du marché de travaux pour la 2ème ligne de tramway (aménagement VRD et pose de voie) a été de déployer plusieurs équipes (réalisation de la multitubulaire, réalisation de massifs LAC, pose de voie; aménagement de voirie) au niveau de la zone de raccordement de la ligne A et B. Si les travaux de terrassement et de dévoiement des réseaux ont filé bon train, c’est entre le 18 juillet (juste après les fêtes maritimes ndlr) et le 30 août 2024 que se sont déroulées deux opérations coup de poing (OPC) afin de réaliser les opérations de raccordement des lignes A et B occasionnant pour l’occasion la fermeture de la circulation avenue Clémenceau et une interruption totale du trafic de la ligne A. « L’exploitation a été coupée intégralement, car les équipes de Colas Rail interviennent sur plusieurs sites » indique Caroline Vilotitch. Parmi ces travaux, notons le remplacement d’une portion de rail en courbe, le réaménagement du centre de maintenance (réaménagement du Poste de commande centralisé et du carrefour d’entrée/sortie des tramways), ainsi que la soudure des rails sur un appareil de voie symbolique et peu commun baptisé « la croix ». « Nous avons effectué le raccordement de la traversée, qui a été posé lors du chantier de la ligne A en 2011, avec des tronçons de rails de 6 m afin que les équipes soient à plus de 3 m du gabarit de la ligne pour travailler en toute sécurité » explique Benoit Lemercier, directeur de projet, Colas Rail. Après ces OPC estivales, le projet prendra un nouveau tournant avec la pose des appareils de voies (fournis par Vossloh ndlr). La ligne devant être livrée fin 2025 pour les essais des rames pour une ouverture début 2026. A suivre…
En chiffre :
5,1 km / 11 stations / 8 rames / 225 M€ au total
5,1 km / 11 stations / 8 rames / 225 M€ au total
Depuis le pôle multimodal de la gare, la ligne B desservira les sites hospitaliers et universitaires.