CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Rail > Noeuds ferroviaires : tout revoir à zéro
RAIL

Noeuds ferroviaires : tout revoir à zéro

PUBLIÉ LE 23 JANVIER 2018
LA RÉDACTION
Archiver cet article
Noeuds ferroviaires : tout revoir à zéro
Dans une tribune écrite par Mathias Dufresne, manager de projets ferroviaires chez Arcadis, la société d’ingénierie déplore un système ferroviaire "bloqué dans ses noeuds". Des solutions existent mais nécessitent de repenser totalement la conception et l’exploitation des noeuds ferroviaires.
 
"SNCF Réseau a réalisé de nombreuses opérations de modernisation de ses lignes, qui en avaient grand besoin : remise à niveau de l’état des infrastructures, augmentation de la capacité en ligne. Cela a permis un développement important des offres TGV et TER. Cependant, la situation ne s’est pas sensiblement améliorée : le système reste peu performant, la ponctualité n’est pas satisfaisante et les « crises » paralysant tous les trafics, comme nous en avons connu en 2017 à Montparnasse, Gare du Nord ou encore Saint-Lazare, semblent plus nombreuses qu’avant", débute Mathias Dufresne.
 
Le problème ? Les noeuds ferroviaires vers lesquels convergent toutes ces lignes. Et au vu de l’accroissement des besoins de capacité, il y a tout à parier que le système s’en trouvera encore fragilisé. "Pourtant, eux n’ont pas fait l’objet d’évolutions très significatives : ils ont été, à chaque fois, adaptés à la marge en greffant à l’existant quelques voies, aiguillages… On a ajouté, mais ajouté sans repenser", souligne le responsable. Et de pointer également la complexité de la gestion et de la maintenance de ces noeuds ferroviaires.
 
"SNCF Réseau n’a pas l’argent pour maintenir autant d’infrastructures. De fait, certains composants ou technologies sont parfois hors d’âge malgré l’importance stratégique de ces nœuds, ce qui augmente encore les besoins de maintenance et leur coût de gestion, mais aussi les risques de défaillances : plus il y a d’appareils ou de signaux, plus la probabilité de défaillance d’un composant est grande, d’autant plus s’il est ancien.  Le risque d’un impact fort de l’exploitation quotidienne du réseau augmente", développe Mathias Dufresne.
 
Sans parler du problème d’ordre humain. Avec l’accroissement des circulations, en cas de situations perturbées, la flexibilité offerte par les plans de voie complexes, si elle permet certes d’offrir de nombreux itinéraires alternatifs, peut devenir un véritable casse-tête pour les agents de circulation, qui doivent décider de la meilleure alternative possible parmi les nombreuses proposées. Dans ces conditions, la probabilité de ne pas prendre la décision la plus pertinente est forcément élevée et peut conduire à allonger la durée de la perturbation. Quant aux agents de conduite, la traversée de ces noeuds en entrée et sortie des grandes gares les oblige à adopter une vitesse prudente, inférieure à celle prévue, ce qui génère de petits retards sans aucune cause apparente.
 
SNCF Réseau n’est bien sûr pas resté les bras croisés sans rien faire. L’entreprise a ajouté des marges pour mieux ajuster l’horaire théorique au réel. En pure perte, puisqu’en raison du grand nombre de connexion à insérer dans un espace réduit, la vitesse maximale autorisée est déjà très faible dans ces nœuds. "Les gains de temps permis par la modernisation des lignes sont perdus dans le traitement des trains au sein des nœuds ferroviaires alors que dans le même temps les montants financiers alloués aux investissements et au fonctionnement ne cessent de croître. Le résultat n’est pas en adéquation avec les attentes légitimes des acteurs du monde ferroviaire et des voyageurs", lâche Mathias Dufresnes.  
 
Ailleurs, hors UE, nos homologues semblent s’en sortir mieux. Notamment le champion de la ponctualité, le Japon, qui jouit de plans de voie archi simples. Pourtant des solutions existent, note Mathieu Dufresnes. Aux Pays-Bas, le gestionnaire ProRail a revu entièrement le nœud d’Utrecht, la première gare des Pays-Bas, et fait actuellement de même à Amsterdam. "La refonte s’appuie sur une simplification importante du plan de voies, et elle permet de répondre à tous les objectifs : augmenter la capacité, réduire les coûts de maintenance, améliorer la ponctualité", détaille le responsable.
 
Depuis peu, la SNCF s’est elle aussi retroussé les manches sur plusieurs noeuds dont la modernisation devrait intervenir en 2018 à Tours, Toulouse, Marseille et Rouen – Nantes. L’application de cette méthode appelée "Page Blanche" a permis d’élaborer des projets de modernisation des nœuds. Fait plus surprenant, à chaque fois que la démarche, qui comme son nom l’indique propose de tout repenser depuis zéro en se détachant de l’existant, a été menée en parallèle d’études plus classiques s’appuyant davantage sur l’existant, le coût d’investissement était inférieur.
 
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Le groupe NGE participe au 5e projet de ferroutage en France
Le groupe NGE participe au 5e projet de ferroutage en France
ACX RTH 13.26 RR, le chaînon manquant
ACX RTH 13.26 RR, le chaînon manquant
Les systèmes d’annonce évoluent vers le numérique
Les systèmes d’annonce évoluent vers le numérique
Mecateameetings 2023 : Une 6e édition de haut vol [partie 3/3]
Mecateameetings 2023 : Une 6e édition de haut vol [partie 3/3]
Tous les articles Rail
L'essentiel de l'actualité de la construction
Ne manquez rien de l'actualité de la construction !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS