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Avec Cigéo, les déchets radioactifs n’ont qu’à bien se tenir

PUBLIÉ LE 20 MARS 2018
JULIA TORTORICI
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Avec Cigéo, les déchets radioactifs n’ont qu’à bien se tenir
Aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne, entre Bure et Saudron, un laboratoire a pour mission – depuis 15 ans - de tester la couche géologique argileuse afin d’en vérifier ses propriétés de confinement. Ceci dans l’optique d’accueillir dans quelques années un centre de stockage de déchets radioactifs dont les travaux devraient débuter en 2022, une fois obtenus le décret d’autorisation, l’avis de l’Autorité de Sécurité Nucléaire et passés les 3 ans d’instruction.  

Le laboratoire de l’Andra* est une installation de 100 m d’épaisseur consistant en deux puits de 500 m de profondeur représentant 1 600 m de galeries. Son rôle ? Tester les caractéristiques de la couche géologique, identifiée comme étant la plus adaptée au stockage des déchets issus de l’activité nucléaire. « Le déchet radioactif est un produit ultime après utilisation de l’énergie nucléaire. Il peut être de faible ou de moyenne intensité. Le combustible usé, la gaine des éléments combustibles nécessaires au fonctionnement d’un réacteur nucléaire, est quand à lui un déchet de très haute intensité », explique Frédéric Launeau, directeur général du projet Cigéo. Ensemble, ils présentent un problème d’attente de décroissance d’activité. Comprenez : ces déchets sont très dangereux pendant très longtemps et surtout non réductibles.

Un véritable casse-tête

La gestion des déchets radioactifs n’a en effet toujours pas été résolue. « Dans les années 1980, il avait été envisagé – très brièvement -  de les jeter au fond de la Manche », raconte Frédéric Launeau. Depuis, la France a fait du chemin. En 1991, le Parlement s’est emparé du problème et orienté ses recherches dans trois directions. « L’entreposage de longue durée a d’abord été envisagé mais cette solution ne peut être que très temporaire. La séparation de transmutation s’est avérée impossible. Restait le stockage de grande profondeur », énumère le dirigeant. Cette option fait finalement l’unanimité chez nos voisins britanniques et  allemands, jusqu’aux Etats-Unis. En France, une zone argileuse très confinante est alors repérée entre la Meuse et la Haute-Marne. Elle y accueillera en 2000 le laboratoire de l’Andra où sont menés pas moins de 25 programmes de recherche, soit 350 expérimentations sur une période de 15 ans. L’objectif : qualifier la roche argileuse destinée à accueillir les déchets radioactifs français.

Une autre ampleur

Car le laboratoire ne suffit pas. Il faudra construire un important centre industriel de stockage géologique – baptisé Cigéo – évalué en 2016 par le ministère de l’Environnement à 25 milliards d’euros contre une estimation initiale de l’Andra de 30-35 milliards d’euros. « Le coût du projet couvre bien plus que l’investissement de la construction », insiste Frédéric Launeau. « Il faut y ajouter la maintenance, l’exploitation, le recrutement de personnel etc. Au final, cette enveloppe assurera une activité de plus de 150 ans ». Pour l’heure, le projet est en proie à un recours dont le dénouement devrait être connu d’ici trois semaines. Il faudra attendre 2022 pour espérer voir débuter les travaux.

Un chantier séculaire

« Il s’agira de creuser au tunnelier un réseau de 30 km de galeries, tapissées de 10 000 voussoirs en béton d’1m de large. Une première étape dont la finalité consiste à réaliser un réseau de 250-260 km d’ici une centaine d’année », reprend le directeur du projet. Car la construction sera progressive et, au plus fort de son activité, mobilisera 2 000 personnes. La première tranche prévoit également l’excavation de 2 descenderies inclinées à 12% et de puits d’aérage verticaux de 500 m de profondeur. Une fois achevée, une phase industrielle pilote démarrera avec le stockage des premiers colis de déchets. A terme, les alvéoles de stockage sont vouées à accueillir 85 000 m3 de déchets radioactifs.

La technologie donnera le tempo

« En 2025-2030, la construction sera adaptée en fonction des progrès technologiques à l’instant T, des moyens d’excavation aux moyens d’acheminement. Une chose est sure, nous privilégierons les matériels miniers aux moteurs électriques ou sur batteries et assurerons une aération des galeries via un dispositif de puits comme dans les mines », assure Frédéric Launeau. Dernier point et non le moindre, l’Andra travaille sur un matériau similaire au béton capable de coller plus étroitement aux argiles de la couche géologique. « Les premiers voussoirs et soutènements seront de toute façon en béton, un matériau connu pour sa compatibilité avec l’argile », conclut le directeur.

* Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs

 
 
Crédit photo : Andra
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