Mardi 7 juillet, l’Autorité de sûreté nucléaire a donné un accord de principe afin de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires de 900 MW exploités par EDF.
Cet accord de principe est bien évidemment soumis à une visite scrupuleuse qui aura valeur de test pour le passage de 30 à 40 ans de la durée d’exploitation des 34 réacteurs. Et c’est la centrale du Tricastin, située dans le département de la Drôme, qui inaugure la série.
En interne, EDF envisage une durée de vie moyenne de 53 ans, soit une limite à 60 ans. L’objectif d’EDF est d’obtenir un accord de principe entre 2010 et 2011. Ainsi, l’électricien engagerait les travaux à partir de 2015, en commençant par Paluel (Seine-Maritime).
L’enjeu financier est énorme. Prolonger la durée de vie d’un réacteur coûtera 400 M€ par réacteur de 900 MW. Un EPR tout neuf de 1 650 MW coûte dix fois plus… Le retour sur investissement du parc augmenterait de 30 % selon un analyste de CM-CIC.
En outre, les grands travaux permettent aussi d’augmenter la puissance électrique des réacteurs. En Suède, on a ainsi gagné 23 %. Ceci aiderait les finances et le désendettement d’EDF. Entre temps, une augmentation du prix de l’électricité serait encore plus agréable. Les consommateurs et le gouvernement laisseront-ils faire ?
En Allemagne, en Belgique et en Espagne, la durée de vie des centrales nucléaires de type PWR est ainsi prolongée. Elles étaient données pour 20 ans, lors du lancement du programme de construction dans les années 70, et on pourrait dépasser 40 ans. Les 40 ans sont actés en Suède, en Finlande, en Suisse et aux Pays-Bas. Aux États-Unis, la NRC a donné sons accord à 60 ans de durée de vie pour 54 des 104 réacteurs. En Grande-Bretagne, on s’interroge sur les 80 ans. La question de fond consiste à connaître la résistance de la cuve (acier) et de l’enceinte de confinement (béton). Des éléments qu’on ne peut remplacer.
(Source les Échos)