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CARRIÈRES

L’industrie extractive progresse sur le volet RSE

JULIA TORTORICI ET CHRISTINE RAYNAUD, LE 21 AVRIL 2022
\ PUBLIÉ DANS TERRASSEMENTS & CARRIÈRES N° 185
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L’industrie extractive progresse sur le volet RSE
Olivier Viano, secrétaire général de l'UNPG, Louis Natter, président d'UEE, Alain Boisselon, président de l'Unicem et Jean-Marc Goldberg, président du SNBPE. Crédit : Unicem
Le 30ème anniversaire d’Unicem Entreprises Engagées marque trois décennies d’amélioration continue dans le domaine environnemental. Preuve en est des progrès réalisés, plus de 1 600 sites sont aujourd’hui engagés dans le label RSE ou la charte Cap Environnement de l’Unicem. 

« En 2021, Label RSE et Cap Environnement sont les nouvelles signatures des engagements de la profession, comptant à ce jour plus de 1 600 sites », débute Louis Natter, président de l’Unicem Entreprises Engagées et directeur du développement durable et des affaires publiques pour les activités de Cemex en France. Sur les 1 600 sites engagés, 900 sites ont signé la charte Cap Environnement et 400 d’entre eux ont adopté une démarche RSE. « Soit un tiers de la production, dont la moitié est portée par des PME et des entreprises familiales », souligne Olivier Viano, secrétaire général de l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG). « Cette démarche a eu le mérite de déclencher une prise de conscience en matière de concertation avec les parties prenantes, et une prise de confiance dans les outils apportés aux entreprises, poursuit-il. La RSE atteste des performances de nos entreprises en matière de granulats et d’économie circulaire ». Le label commence à porter ses fruits : SNCF Réseau le reconnaît désormais comme gage de fiabilité et signe d’engagement dans le cadre de ses marchés. 

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Le BPE premier sur le pont

700 unités de production de BPE sont également investies dans cette démarche, représentant 50% de la production du SNBPE. « Effectivement, les producteurs de BPE ont été les premiers à se lancer en 2017 », précise Jean-Marc Golberg, président du SNBPE et directeur général de Lafarge Bétons France. Nous en sommes d’autant plus fiers que cette démarche rencontre un franc succès et devient une espèce de standard puisque même des producteurs indépendants la rejoignent ». Il ajoute également que cette démarche environnementale « fait sens et démontre une vraie volonté de la profession de progresser sur plusieurs thématiques aussi diverses que la décarbonation, la performance environnementale, la transition écologique, la biodiversité de nos unités de production. Par ailleurs, c’est un engagement indispensable aujourd’hui pour attirer les jeunes talents ».

Un accompagnement rigoureux

Pour UEE, la rigueur est une condition sine qua none dans la mise à disposition des outils (grilles d’audit, guides pédagogiques, webinaires etc). « Nous avons à cœur de vulgariser ce capital de connaissances sur l’environnement accumulé ces trente dernières années, clarifie Louis Natter. Nos comités régionaux déploient nos opérations pilotes – une trentaine sont actuellement concernées – et permettent de dupliquer en région les programmes de formation annuels à l’environnement ou la RSE ». Un véritable soin est mis dans l’apport de ces connaissances aux PME et entreprises familiales encore éloignées du volet RSE. Parmi les formations proposées, les entreprises apprendront comment gérer les hydrocarbures – l’unique source de pollution présente en carrière – le transport, les poussières, l’énergie, ou encore l’eau. 

Et demain ?

« L’avenir nous invite à poursuivre nos efforts et à renforcer nos ambitions. Si les attentes de nos parties prenantes, notamment celles de nos clients, nous confortent dans cet élan, la complexité des obligations réglementaires et normatives auxquelles nous devrons tous répondre demain ne nous facilitera pas la tâche », relève Louis Natter. L’UEE aura donc à cœur pour les prochaines années d’encourager l’engagement des PME-TPE dans la démarche RSE, celles-là mêmes qui font le maillage du territoire, en renforçant les services (mise à disposition de recueils de bonnes pratiques etc). Aujourd’hui, peuvent s’engager dans le label RSE les industries extractives, les plateformes de recyclage de déchets inertes et unités de production de béton prêt à l’emploi. Les récentes évolutions apportées au référentiel le rende désormais applicable à l’activité « roches ornementales » et les premiers granitiers vont rejoindre, prochainement, la démarche. Enfin, et c’est peut-être le message le plus fort, l’UEE se mobilisera pour que ce label, qui valide toutes les conditions requises, obtienne la reconnaissance qu’il mérite des pouvoirs publics. « Nous avons besoin d’une charte publique pour valider cette démarche RSE sectorielle dont nous cochons toutes les cases, précise Louis Natter. Les entreprises se sont engagées, les PME commencent à nous rejoindre mais l’État doit encore aller au bout de ses engagements et officialiser le label dans les conditions d’attribution des marchés publics et auprès des acteurs privés du secteur de la construction ». Un coup de pouce qui pourrait ainsi créer un levier susceptible de motiver les PME. 

 Des activités complémentaires

La construction emploie aujourd’hui entre 25% et 30% de matériaux secondaires. « Nous n’opposons pas l’économie circulaire et l’extraction de matières premières, rappelle Alain Boisselon, président de l’Unicem et directeur général des Granulats Vicat. L’enquête du GIE des CERC indique que la profession se situe autour d’un taux moyen d’utilisation de matières secondaires compris entre 70% et 80%. Une progression fulgurante rendue notamment possible par la réglementation qui autorise dorénavant les machines de recyclage à être transportées par semi-remorques classiques et non par convois exceptionnels. Avec Ecominero, éco-organisme récemment créé par et pour les fabricants de produits ou matériaux de construction d’origine minérale, l’objectif est d’atteindre les 90% en 2028 ». 

Un peu d’histoire

La progression environnementale et l’aboutissement du développement durable sont étudiés et réunis au sein d’une association qui naît en 1992 alors qu’une loi était en cours d’élaboration pour encadrer l’impact des activités de carrière sur l’environnement. En réponse, une première charte professionnelle est structurée, et une centaine d’études environnementales sont lancées. Un guide pratique est ensuite publié, faisant la promotion des bonnes pratiques pour l’environnement. Dans la foulée, la charte Environnement des entreprises de carrière est ouverte à l’ensemble des industries extractives, un référentiel de progrès environnemental est établi, et un programme d’audit site par site, mis en place. En 2017, la création d’Unicem Entreprises Engagées précède celle d’une charte RSE qui gagne l’adhésion des producteurs de BPE. L’année suivante, ce sont les producteurs de granulats qui se manifestent, pour lesquels un référentiel RSE spécifique est créé. L’Unicem débute à cette époque les premières expérimentations liées à un label RSE sectoriel. 2021 voit la clarification des démarches relatives à la fois au label RSE et à Cap Environnement. Une démarche d’accompagnement site par site sur la base d’un référentiel dédié au progrès environnemental est proposée. Aujourd’hui, le label RSE s’obtient après trois étapes successives : l’autodiagnostic par l’entreprise de ses pratiques RSE, la transmission du dossier à un organisme tiers indépendant qui vérifie l’état des pratiques, et l’envoi du rapport à un comité d’évaluation pour validation. En résulte, un constat crédible à communiquer publiquement. 

4 questions à Alain Boisselon, président de l’Unicem

Terrassements & Carrières : Un fort taux de recyclage implique un système de production performant bien maillé. Le nombre de plateformes de recyclage est-il voué à évoluer ?

A.B. : Il s’agira d’une question centrale pour Ecominero. Le maillage actuel est suffisant bien que parsemé de quelques zones blanches en zone rurale. Un système d’aide doit être mis en place par l’éco-organisme afin que le prix du traitement de la tonne permette de couvrir les charges fixes d’un dépôt. Les plateformes de recyclage sont les carrières d’aujourd’hui. N’oublions pas que pour reconstruire la ville, il faut encore 70% de nouveaux matériaux d’apport. 

TC : 50% des émissions de carbone des industries extractives sont dues au transport. Quels progrès ont-ils été réalisés au niveau des parcs matériel ?

A.B. : Le poids carbone de la tonne de granulats est de l’ordre de 3 à 4kg de CO2/T, donc très faible. Une bonne partie des émissions de notre secteur est en effet à mettre sur le compte de nos matériels servant au transport des matériaux. Les avancées sont là : nos installations fixes sont majoritairement électriques. Nous suivons de près le travail des constructeurs d’engins mobiles qui devront, à notre sens, coupler les nouvelles énergies avec les systèmes autonomes. Les premiers résultats visibles le seront dans 10 ans. 

TC : Quid de l’adoption de différents canaux de transport des granulats, hors route ?

A.B. : L’heure n’est pas au développement mais à la conservation de l’existant. Pour être efficaces, il nous faut compter sur un réseau connecté. Cela sous-entend des ports qui restent dans les grandes villes – un point crucial – et le maintien des lignes secondaires de la SNCF. Cette dernière n’y voit malheureusement pas grand intérêt. 

TC : Quelles sont vos préoccupations majeures en matière de sécurité en carrière ?

A.B. : Les TMS sont des pathologies encore difficiles à identifier et à combattre. Nous dénombrons par ailleurs encore d’importants accidents de toupies. En parallèle, le turn-over et le recours au personnel intérimaire nécessite une acculturation aux bonnes pratiques. Enfin, nous sommes attentifs à l’amélioration des comportements des entreprises extérieures – colleurs de bandes, chaudronniers, électromécaniciens… – intervenant sur nos sites. 






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