Le marché chinois des pelles s’est effondré à cause de la Covid-19, les équipementiers s’orientant vers de nouveaux marchés. Parallèlement, la Chine a connu un effondrement de son marché intérieur des pelles depuis la pandémie de Covid-19, obligeant les équipementiers chinois à se lancer activement à l’exportation. Les entreprises chinoises subissent une forte pression pour utiliser leurs capacités de production et reconstituer leurs ventes. De nombreux opérateurs et flottes ont le sentiment que les pelles chinoises ne sont pas aussi fiables que les marques japonaises ou européennes. Cependant, il est difficile de présenter cet argument de manière convaincante en 2025, compte tenu de l’utilisation de marques mondiales de composants et de moteurs, de l’augmentation du nombre de services d’entretien et de maintenance et de la localisation de la conception.
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Les droits de douane américains et britanniques devraient ralentir la croissance de ces marchés (l’Autorité britannique des recours commerciaux recommande des mesures antidumping comprises entre 33,03 % et 83,5 % sur les importations d’excavatrices chinoises). Les équipementiers chinois ciblent désormais la croissance en Amérique latine, en Asie du Sud-Est, en Afrique et en Inde afin d’accroître leurs exportations. Il est particulièrement intéressant de noter que ces équipementiers se lancent dans le secteur minier. Il s’agit traditionnellement d’un marché axé sur les « solutions », où une gamme complète de produits de haute qualité, notamment des pelles, des bulldozers, des tombereaux, etc., est jugée nécessaire pour être compétitif. Cependant, les équipementiers chinois remportent de plus en plus de contrats de fourniture d’équipements pour les opérations minières (XCMG et le projet Rio Tinto Simfer, ou Sany dans divers projets indonésiens).
Les plans d’expansion chinois comprennent également l’expansion du réseau de concessionnaires, un soutien accru aux services hors de Chine, ainsi que la localisation de produits pour les États-Unis et l’Europe. Les équipementiers chinois souhaitent dominer le marché de l’électrification, tout en développant de nouvelles technologies.
Sany, le plus grand constructeur chinois d’excavatrices, prévoit une introduction en bourse en 2025, avec un financement pouvant atteindre 1,5 milliard de dollars destiné à soutenir sa croissance internationale. En 2021, Sany a vendu environ 100 000 unités, mais ce chiffre est tombé sous la barre des 80 000 en 2022, puis à environ 50 000 en 2023. Compte tenu de la rapidité avec laquelle les équipementiers chinois développent généralement leurs produits, notamment les modèles électriques, on peut s’attendre à une croissance significative de sa part de marché hors de Chine.
D’un certain point de vue, la logique derrière les droits de douane – tenter de protéger la production nationale – est compréhensible. Cependant, Interact Analysis considère que ces droits de douane modifieront les projets d’expansion des équipementiers chinois, car ils sont susceptibles de se tourner vers les marchés internationaux et de chercher à créer des capacités de production hors de Chine pour approvisionner les États-Unis ou l’Europe.
Si l’on prend l’exemple du marché automobile, compte tenu de la rapidité avec laquelle les équipementiers chinois développent leurs produits, notamment les modèles électriques, le cabinet d’études prévoit une croissance significative des fabricants chinois de pelles hydrauliques hors de Chine au cours des prochaines années.