L’Assemblée générale du Syndicat des entreprises internationales de matériels de travaux publics, mines et carrières, bâtiments et levage – Seimat, a reconduit Jean-Marie Osdoit à la présidence du syndicat, lequel recevait en parallèle "le capitaine d’industrie" Xavier Fontanet pour parler économie et redressement de la France.

Les membres du Bureau du Seimat se sont donc exprimés au sortir de l’Assemblée générale sur le renouvellement du mandat de président conféré à Jean-Marie Osdoit : sur 33 votants, 31 voix se sont déclarées pour, 2 contre. Le président de Volvo Construction Equipment France rempile par conséquent pour une nouvelle mandature à la tête du syndicat industriel. Mais ce fut aussi l’occasion pour les adhérents de ce dernier de recevoir Xavier Fontanet, ancien président d’Essilor International et professeur affilié de stratégie à HEC, sur le thème de son dernier ouvrage : "Pourquoi pas nous ?".

Autrement dit, pourquoi la France n’arriverait-elle pas à se sortir du marasme économique et social qu’elle connaît depuis de (trop) nombreuses années ? Vaste et délicate question à laquelle Xavier Fontanet a tenté de répondre en misant sur son expérience de chef d’entreprise mais aussi d’ancien membre des commissions Pébereau et Attali, qui ont respectivement planché sur la dette publique et sur "la libération de la croissance française". Alors, pourquoi pas la France ? Parce que notre beau et grand pays doit déjà commencer par revoir ses prélèvements fiscaux et sociaux à la baisse, le matraquage étant tel que les investisseurs étrangers n’osent plus venir frapper à notre porte. Ensuite, l’Etat doit cesser d’être un Etat-Providence et envisager une sérieuse cure de dépenses, trop nombreuses et trop importantes. D’où le problème de l’endettement, qui atteint quasiment 100% du Produit Intérieur Brut (PIB) – pour Xavier Fontanet, "On a acheté de la croissance en s’endettant".

Voilà pour le constat. Maintenant, les solutions : faire correspondre la réalité économique avec l’ambition politique en intégrant le secteur privé à la sphère publique ; l’Etat doit travailler l’attractivité du territoire pendant que les entreprises se chargent de booster leur compétitivité. Il faudrait aussi revoir une partie de notre modèle social, trop orienté vers l’assistanat, ainsi que le fonctionnement des contrats de travail, trop rigides et donc trop décourageants. Puis la question d’une répartition plus efficiente des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales se pose une nouvelle fois. "La France ne doit pas avoir honte et doit s’assumer", affirme Xavier Fontanet. "Mais elle doit également utiliser la mondialisation à bon escient, arrêter de dépenser plus qu’elle ne produit et passer du principe de précaution à celui d’expérimentation", l’ancien président d’Essilor mettant en avant des exemples de pays où l’Etat, devenu exsangue, ne pouvait même plus prendre en charge ses fonctionnaires, et dans la foulée sa propre population…

Une fois de plus, cette analyse confirme qu’il est grand temps pour la France de sortir de sa léthargie et de passer à l’action avant que la situation ne devienne réellement catastrophique. Un déclic qui, pour Xavier Fontanet, ne peut venir des responsables politiques, trop cloisonnés dans leur bulle. Ce déclic, c’est donc des Français qu’il doit venir.