Depuis la mise en place de la procédure d’agrément pour les différentes filières d’assainissement non collectif (ANC), des voix se font entendre pour dénoncer une méthode d’homologation peu satisfaisante. En 2011, l’État a mandaté une étude indépendante sur le sujet, réalisé par Irstea, pour voir ce qu’il en est vraiment sur le terrain. Le résultat a été présenté hier, lors des Assises de l’ANC. Nous serions proches d’un véritable scandale car très peu d’installation fonctionnent correctement !
L’analyse statistique de ces données, tenant compte de la diversité des installations, montre que seulement 5 des 21 dispositifs qualifiés sont satisfaisants quant aux seuils de référence « qualité de l’eau ». Si l’on intègre aussi le critère « fréquence d’entretien », seuls 3 dispositifs (sur 18 qualifiés sur les 2 critères) sont satisfaisants. Nous avons contacté l’IFAA, le syndicat professionnel représentant l’ensemble des professionnels de la filière de l’ANC en France et son président ne communiquera sur le sujet que le 4 octobre prochain. Coordonnée par Irstea, cette étude scientifique sur le suivi in situ de ces installations a été réalisée de 2011 à 2016 sur le territoire national à partir d’un échantillonnage de près de 250 installations afin d’évaluer la qualité des eaux usées traitées par ces dispositifs d’ANC pour être rejetées au milieu naturel. Les dispositifs d’assainissement sont aujourd’hui plus de 50 à être agréés. Pour l’étude, 2 critères sont retenus : la qualité des eaux usées traitées (21 dispositifs qualifiés) et la fréquence des opérations d’entretien « curatif » (19 dispositifs qualifiés). Des seuils de référence permettant de classer un dispositif comme satisfaisant ont été définis dans l’étude et validé par le GNP (Groupe National Public). Avec 246 particuliers volontaires et 1 448 visites réalisées sur 22 départements, ce sont plus de 75 000 données qui ont été recueillies. Ce sont 12 à 15 millions de personnes qui ne sont raccordées à aucun réseau d’assainissement collectif. Pour tous ces Français, il reste la solution de l’assainissement non collectif au travers de diverses filières (filtre à sable, filtre compact, microstation, etc.). Aujourd’hui, cela représente 5 millions d’installations en France avec un coût moyen de 9 000 € en 2017. De quoi faire bondir les associations de consommateurs !