Eau : l’alerte nationale impose un changement radical chez les industriels

D’ici 2050, 88 % du territoire français pourraient être en tension hydrique l’été selon le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan. L’heure pour les industriels de s’adapter aux opportunités d’une gestion responsable de la ressource, estime Greenflex.

L’eau, souvent perçue comme une ressource inépuisable et bon marché, s’impose aujourd’hui comme le pivot d’une crise nationale et mondiale. Avec le changement climatique, la France s’oriente vers un scénario de pénurie chronique : les usages agricoles, domestiques et industriels vont se heurter à une ressource de plus en plus rare, et les conflits d’usage deviendront la norme si rien ne change.

Pour les industriels, c’est désormais une priorité stratégique qui conditionne la continuité de la production, la compétitivité et la conformité réglementaire. Pourtant, Béatrice De Courcy, Directrice conseil chez GreenFlex rappelle que "trop d’actions restent limitées à la gestion de crise, souvent déclenchées par les arrêtés sécheresse. Peu d’entreprises disposent d’une analyse approfondie et d’une cartographie claire de leurs risques et dépendances hydriques" alors même que la note du Haut-Commissariat vient rappeler l’ampleur de l’enjeu.

Le paradoxe demeure : en France, l’eau est encore sous-valorisée, alors que son véritable coût - approvisionnement, transport, traitement - peut être exorbitant, sans compter les conséquences économiques en cas de rupture. "Préserver cette ressource, c’est aussi saisir des opportunités : récupération de chaleur, méthanisation, réutilisation des eaux usées… autant de leviers pour économiser l’énergie, réduire les émissions et s’adapter au changement climatique", rappelle Valérie Gonzalez, experte eau et méthanisation chez GreenFlex.