Thierry du Crest, directeur général adjoint en charge du pôle déplacement et accessibilité de la Métropole Européenne de Lille (MEL), revient sur le grand projet lillois d’augmentation de la capacité du métro.

ConstructionCayola.com : Pourriez-vous nous présenter le projet d’extension des capacités du métro lillois ?

Thierry du Crest : Nous sommes maître d’ouvrage d’un projet d’environ 620 millions d’euros qui dispose d’aides de l’Etat, de la région et du département. La finalité de cette démarche est d’augmenter la capacité de la ligne 1 de 50 % et celle de la ligne 2, de 30 %. Aujourd’hui, la ligne 1 est exploitée en heure de pointe à 66 secondes d’intervalle, il est donc impossible d’amplifier encore la fréquence. L’unique solution consiste donc à augmenter la longueur des rames qui passeront de 26 à 52 mètres. Fournies par Alstom, elles seront adaptées au gabarit étroit du VAL. Les quelques rames de 26 mètres qui continueront de circuler seront couplées pour atteindre 52 mètres. Sur la ligne 2, nous pouvons encore améliorer le cadencement [ndlr : 90 secondes actuellement], à condition de disposer d’un parc suffisant. C’est pourquoi nous allons transférer des rames de la ligne 1 vers la ligne 2.

ConstructionCayola.com : Outre le matériel roulant, ce projet impacte-t-il l’infrastructure du métro ?

Thierry du Crest : Au-delà de l’acquisition du matériel, de nombreux travaux sont à réaliser. La ligne 1 avait déjà été conçue en prévision de rames de 52 mètres, nous n’avons donc pas d’opération de génie civil lourd à réaliser. Il faut néanmoins aménager les 18 stations au niveau des demi-quais et en matière d’ERP [ndlr : établissement recevant du public]. Les ateliers devront également être aménagés pour accueillir des rames plus longues. Par ailleurs, l’âge du métro nous pousse à traiter un certain nombre d’obsolescences et d’équipements techniques comme les ventilations, les portes palières ou le pilote automatique. Sur la ligne 2, seuls les ateliers devront être agrandis en prévision de l’augmentation du parc. Tous ces travaux sont réalisés de nuit pour ne pas interrompre l’exploitation. Débutés en 2013, ils s’achèveront en 2016 sans avoir impacté les circulations.

Retrouvez une interview complète sur la stratégie de la Métropole Européenne de Lille (MEL) en matière de transports dans le magazine BTP Rail n°5 "Spécial Sifer", à paraître prochainement.