« Malgré les difficultés d’approvisionnement des premiers mois, l’impossibilité de répercuter sur le prix de vente l’intégralité des hausses des matières premières, ainsi qu’un ralentissement des prises de décisions des maîtres d’ouvrage en cette fin d’exercice, 2022 restera une bonne année pour notre profession », débute Roger Briand, président du SCMF. Et de poursuivre : « Le chiffre d’affaires réalisé par le secteur est en progression de + 19% du fait des très fortes hausses des matières premières et en particulier l’acier (+ 140%) dans un marché national inflationniste ». L’activité 2022 a essentiellement été assurée par l’investissement privé même si les investissements publics s’avèrent en évolution. Les travaux du Grand Paris, des jeux olympiques et la requalification de centre-ville contribuent au développement d’une commande publique atone ces dernières années. Si la production annuelle devrait atteindre les 768 000 tonnes, soit un résultat proche de celui de 2021, il faut noter que l’évolution des affaires conclues en 2022, est légèrement inférieure à 2021, avec un regain de dynamisme marqué depuis août.
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Taux des capacités de production
Ce taux des capacités de production est un indicateur très suivi par la profession. Aujourd’hui celui-ci demeure, depuis 2021, très élevé, proche des 80 %. Les industriels sont donc enclins à investir fortement, notamment pour la construction de bâtiments industriels. Ces extensions ou nouvelles réalisations sont en grande majorité exécutées par des constructeurs métalliques qui voient ainsi leur activité se développer. « Les constructeurs métalliques envisagent l’avenir avec sérénité grâce notamment à des carnets de commandent qui se remplissent et à de nombreuses demandes en études et chiffrages de dossiers, en cette fin d’année. Cependant, les alertes des économistes nous obligent à la prudence pour fin 2023 », rappelle Roger Briand.
Les aciers bas carbone s’imposent
S’il est généralement avancé que la production d’1 kg d’acier émet 2 kg de CO2, le marché propose des aciers dont les FDES confirment des résultats bien plus performants. Ainsi, Xcarb, acier d’Arcelor, revendique seulement 0,3 kg de CO2 par Kg de construction métallique produite. Par ailleurs, les récentes FDES du CTICM affichent également de belles performances. À titre d’exemple, pour des profils du commerce, seulement 1,3 Kg de CO2 sera généré par Kg de construction métallique produit ; pour un profil reconstitué soudé, il ne sera que de 1,4 kg de CO2.
« Essentiel dans la réalisation de structure antisismique, incombustible, imputrescible et insensible aux attaques de parasites, l’acier est, par définition, infiniment durable. Dans cette approche, la traçabilité du matériau et des éléments constitutifs est essentielle afin de définir ses réemplois futurs. Une banque de poutrelles, plaques, modules, peut ainsi être répertoriée selon les poids, tailles, capacités structurelles. C’est un marché de l’occasion qui verra prochainement le jour », croit Roger Briand. Le président du SCMF joint le geste à la parole : il utilisera 100 tonnes de poutrelle d’acier provenant de l’ossature des ex-halles Alstom de Nantes dont le démontage s’est achevé en début d’automne pour la construction de sa prochaine usine aux Herbiers en 2023.