L’implication croissante de la Chine dans les infrastructures en Amérique Latine continue de s’accélérer au grand dam de l’Amérique du Nord et de nombreuses institutions financières internationales.
Le dernier rapport de GlobalData, intitulé «Implication de la Chine dans les infrastructures mondiales», révèle que l’Amérique Latine compte 59 projets d’infrastructures de grande envergure auxquels participent au moins partiellement des entreprises chinoises pour un montant de 86,4 milliards de dollars.
"Les relations diplomatiques et économiques entre l’Amérique Latine et les États-Unis étant plus incertaines que jamais, de nombreux gouvernements de la région considèrent l’investissement chinois dans les infrastructures comme une excellente alternative au financement traditionnel existant, en particulier parce qu’elles s’affranchissent des procédures environnementales et sociales chronophages qui accompagnent généralement les projets de la Banque mondiale et de la Banque interaméricaine de développement", explique Dariana Tani, économiste chez GlobalData.
En outre, la participation récente de plusieurs pays d’Amérique Latine au projet Initiative Belt and Road (BRI), n’a fait que renforcer davantage l’influence de la Chine dans la région. Les grands scandales de corruption sont également pointés du doigt. Les Chinois ont pu reprendre les contrats de construction attribués à l’origine à des entreprises véreuses, à l’instar d’Odebrecht.
Toutefois, l’omniprésence de la Chine dans cette région n’est pas sans poser problème. "Les réactions locales face au manque d’évaluations environnementales adéquates et aux problèmes de main-d’œuvre sont des défis auxquels sont confrontés les projets d’infrastructure financés par la Chine dans la région. Par exemple, la réticence de la Chine à imposer des normes raisonnables à ses projets et prêts liés à la BRI a encouragé davantage de corruption et de dettes dans la région et incité les administrations locales à mener des projets non durables ou non viables sur les plans économique et environnemental", note Dariana Tani.
Au Brésil, alors que le président Jair Bolsonaro s’est plaint de ce que la Chine "achète" le Brésil, son gouvernement a récemment annoncé qu’il souhaitait davantage d’investissements chinois dans les projets d’infrastructure, à condition que les investisseurs créent des emplois locaux et respectent les règles du pays.
Un projet majeur au Brésil consiste en le projet d’exploitation minière de 2,3 milliards de dollars situé à Bahia. Développée par un certain nombre de sociétés publiques chinoises (y compris un consortium regroupant China Railways Group, China Communications Construction Company et Dalian Huarui Heavy Industry Group), la mine Pedra de Ferro implique la construction du port de Porto Sul et de la voie ferrée FIOL. Le projet devrait démarrer en 2020 et vise à stimuler les exportations brésiliennes de minerai de fer vers la Chine.
Crédit photo : Ujas Pandya/Pixabay
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