Le fameux schéma national des infrastructures de transports (ou SNIT), évalué à 170 milliards d’euros d’ici 2030, a été passé au crible par l’association TDIE (transport, développement, intermodalité et environnement). Si le think tank constate une réelle ambition, sans commune mesure avec le comité interministériel d’aménagement de 2003, il souligne également une somme de lacunes ouvrant la porte aux "projets fantômes".
Le premier constat du TDIE porte sur le manque d’une réelle vision prospective dans ce schéma officiellement publié par l’Etat. Plutôt que de réaliser une véritable étude sur 20 ans, le SNIT se contenterait d’une "demande présumée de mobilité […] sur des infrastructures nouvelles et/ou la régénération de réseau", selon l’association. Ainsi certains projets émergeraient sans même s’appuyer sur une étude quantitative du trafic et des déplacements. Autre lacune pointée du doigt par le TDIE : l’absence de critères généraux de sélection ou de priorisation des projets. N’ayant pas établi de cadre de lecture, le schéma national avancerait avec des œillères "prisonnier des offres de mobilité existantes, et n’intégrant pas la nécessité de recourir à des maillons manquants". La troisième grande critique porte sur la question du financement. TDIE reconnaît la précision du chiffrage réalisé par le SNIT en termes de coûts, mais déplore l’ouverture d’un débat afin d’explorer les solutions de financement et leur pertinence.