Pour palier à la méconnaissance du sous-sol et rendre plus lisible ses possibilités énormes d’utilisation, l’AFTES, l’association française des tunnels et de l’espace souterrain, édite un manifeste.
« Ce document est un recueil de propositions pour une ville durable où la fluidité passera forcément par l’espace souterrain » déclare Monique Labbé, présidente du comité souterrain de l’Aftes. Il comporte 10 propositions qui s’appuient sur 4 grands principes :
1/ L’espace souterrain doit être reconnu comme une zone à conquérir pour intensifier et réorganiser la ville. Il vient multiplier les possibilités d’aménagements et permet une mixité et une proximité des diverses composantes urbaines. « Le sous-sol est le meilleur moyen de lier des points éloignés » rappelle Monique Labbé
2/ Le lien entre l’espace public de surface et souterrain doit être perçu comme un espace potentiellement exploitable et habitable. « La ville doit prendre de l’épaisseur et venir à la rencontre des millions de personnes qui circulent quotidiennement en sous-sol. Il y a donc une réflexion de fond à mener sur le passage en souterrain, en exploitant mieux les différents niveaux de circulation en sous-sol. La ville de Monaco est d’ailleurs le meilleur exemple de la ville en 3 dimensions » rappelle sur ce thème Monique Labbé.
3/ Le sous-sol est une ressource complexe, méconnue, stratégique qui nécessite une bonne gestion de son usage et une bonne gouvernance. « Même si aujourd’hui les technologies de creusement ont atteint un tel niveau qu’il n’existe plus de freins à la réalisation d’ouvrages complexes souterrains, les risques proviennent plutôt du positionnement quelque peu aléatoire des structures internes du sous-sol. Il faut utiliser cet espace pour qu’il devienne le miroir de la ville » décrit encore Monique Labbé.
4/ L’espace souterrain est une source d’avenir pour une ville durable de demain, un outil de reconquête urbaine. « L’idée d’avoir un raisonnement commun entre espaces aérien et souterrain pour retrouver la cohésion nécessaire qui définit la ville dans sa globalité » conclut Monique Labbé.