Diverses actions ont déjà été menées pour sensibiliser les maitres d’ouvrage et accompagner les entreprises du secteur dans l’anticipation et la gestion de ces épisodes, de plus en plus fréquents et intenses. Elles ont récemment été complétées par une convention de partenariat signée avec l’Aract (Agence régionale pour l’amélioration des conditions au travail), qui a permis la réalisation d’une enquête auprès du secteur, dont les résultats ont été présentés début avril.
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- Aménagement des horaires : C’est à la fois l’enjeu majeur pour réduire le temps d’exposition des ouvriers aux heures les plus chaudes, mais également la principale source de difficultés. Si ces aménagements permettent ponctuellement de s’adapter aux conditions climatiques, ils sont rarement tenables sur le long terme car ils impactent la production, le respect des délais, l’organisation et la santé des équipes. Par ailleurs, ces modifications d’horaires ne sont pas toujours acceptées de la part des clients, des riverains à proximité des chantiers, des fournisseurs, etc.
- Saisonnalité de la filière : L’activité des TP a toujours dû faire face à des périodes de haute activité (mai/octobre) et des périodes moins intenses (décembre/mars), notamment contrainte par le froid et la neige l’hiver. Mais le changement climatique pousse à repenser cette répartition, les hivers étant désormais moins rudes alors que les étés deviennent de plus en plus arides. Toutefois, cette potentielle bascule de la saisonnalité se heurte pour le moment à une incompatibilité avec les calendriers souhaités par les maitres d’ouvrages publics.
- Équipements : Toutes les entreprises mettent en œuvre des solutions diverses pour réduire les effets des fortes chaleurs sur leurs salariés, des plus évidentes (mise à disposition d’eau, équipements vestimentaires adaptés) aux plus expérimentales (tente d’ombrage pour les activités statiques, bases vies climatisées). Ces solutions impliquent une certaine logistique, qu’il est nécessaire d’anticiper (stockage et réfrigération de l’eau par exemple).
- Ajustements organisationnels : Les fortes chaleurs ont aussi des effets sur les matériaux et le matériel utilisés sur les chantiers (matériaux plus chauds à la manipulation, plus/moins performants à la chaleur, pannes plus fréquentes, etc.), nécessitant parfois des réorganisations des tâches dans la journée. Mais la marge de manœuvre reste restreinte.
- Prévention/Dialogue social : Les messages de prévention liés aux fortes chaleurs semblent bien diffusés dans les entreprises, entendus et mis en œuvre par les équipes. Toutefois, peu de suivis individuels sont proposés auprès des personnes fragiles. Les décisions d’adaptation sont souvent prises « au pied levé », sans être aujourd’hui encadrées par des procédures particulières (accord d’entreprise dédié ou autre).
Mieux accompagner les entreprises
Sur la base de ces retours, l’Aract propose différentes actions que la FRTP Auvergne-Rhône-Alpes pourrait déployer :
- Compléter les outils existants et les communiquer efficacement aux entreprises : Pédagogie autour du système d’indemnisation chômage canicule, version enrichie de l’outil d’aide à la décision, guides sur les aménagements d’horaires, etc.
- Favoriser les échanges de pratiques entre entreprises : Organisation de temps d’échanges au niveau des territoires, groupes de travail thématiques (par exemple : horaires, gestion de l’eau, matières/matériaux, etc.)
- Lancer des études complémentaires, sur des situations qui mériteraient d’être approfondies : Réflexion globale sur le temps de travail et sur la saisonnalité de la filière, analyse des réalités terrain via des études ergonomiques, etc.
- Porter certains sujets de réflexion au niveau national : Renforcer la relation clients (collectivités) pour une meilleure prise en compte des contraintes, adaptation/flexibilité du système d’indemnisation via les caisses de congés intempéries, enjeux de la saisonnalité de l’activité, etc.
Les actions de la FRTP AuRA en région
• Elaboration d’un outil d’analyse des risques, pour accompagner les conducteurs de travaux sur les mesures à prendre sur le terrain en cas de pic de chaleur
• Webinaires dédiés animés par l’OPP BTP et la FNTP
• Courrier à la DREETS/Préfecture (demande d’appui)
• Courrier de sensibilisation aux maitres d’ouvrage (collectivités), cosigné avec l’OPP BTP et la CARSAT
• Questionnaire sur les retours d’expérience en cas de canicule
Au niveau national
• Publication d’un rétroplanning de la prévention des risques liés aux fortes chaleurs
• Intégration du risque canicule dans le régime d’intempéries