La carte des implantations futures des fermes éoliennes peine à poindre.
Le SER, Syndicat des énergies renouvelables, déplore que « les services de l’Etat n’ont pas encore pris le temps de se réunir pour définir le volet éolien des schémas régionaux des énergies renouvelables ». Rappelons que l’Hexagone doit être maillé de fermes éoliennes afin que soient tenus les objectifs du Grenelle de l’environnement. Les schémas régionaux détaillent les quantités d’énergie à fournir et le détail des zones où seront installées les éoliennes. L’objectif à l’horizon 2020 est de 25 000 MW (19 terrestre + 6 offshore).
Pour l’instant, la puissance éolienne installée est de 3 455 MW, soit :
• 469 MW pour la Lorraine ;
• 409 MW pour la Picardie ;
• 402 MW pour le Centre ;
• 370 MW pour la Bretagne ;
• 327 MW pour le Languedoc-Roussillon ;
• 257 MW pour le Nord-Pas de Calais ;
• 254 MW pour le Midi-Pyrénées ;
• 241 MW pour la Champagne-Ardenne ;
• 165 MW pour les Pays de la Loire ;
• 144 MW pour l’Auvergne
• 125 MW pour le Rhône-Alpes ;
• 96 MW pour la Haute-Normandie ;
• 95 MW pour la Basse-Normandie ;
• 90 MW pour le Poitou-Charentes ;
• 78 MW dans les DOM et TOM ;
• 57 MW pour la Provence-Alpes-Côte d’Azur ;
• 30 MW pour la Franche-Comté ;
• 18 MW pour la Corse ;
• 9 MW pour le Limousin.
Les régions Alsace, Aquitaine, Bourgogne et Île-de-France semblent assez dépourvues d’éoliennes. Pour tenir les objectifs, il faudrait encore installer 5 500 machines.
Les schémas sont élaborés sous la double houlette des préfets de région et des conseils régionaux, via les Drire, en concertation avec les départements et les communes. Ils devraient faire l’objet d’un point d’étape mardi 15 septembre. On s’attend à un bouclage des schémas en 2010. L’exercice sera difficile compte tenu des contraintes techniques et environnementales, des intérêts divergents, notamment entre collectivités locales. Par ailleurs, les Pays de la Loire veulent développer une filière éolienne, allant ainsi au-delà de ce que demandent les fédérations professionnelles.
A l’opposé, Philippe de Villiers, président du Conseil général de Vendée, voudrait arrêter tout projet, tel celui « loufoque et dangereux » de ferme offshore au large des îles d’Yeu et de Noirmoutier. Les pêcheurs et les élus sont eux favorables à cet investissement d’environ 1,5 Md€.
Le Pas-de-Calais et la Vendée estiment leurs territoires suffisamment couverts. Ils ne souhaitent pas faire fuir les touristes.
Rappelons, en outre, que l’efficacité d’une éolienne est en moyenne d’environ un tiers. C’est-à-dire que la puissance délivrée correspond au tiers de puissance nominale. Une éolienne produit 1 500 à 2 000 MWh par MW de puissance nominale installée. Pour un réacteur nucléaire, l’efficacité est portée à environ 83 %. Et on espère les 90 % avec l’EPR. A la réserve que les objectifs de sécurité grèvent le coût de construction, donc le coût de production du kWh. Sans parler de déchets radioactifs gênants à gérer.
