L’installation « thermovoltaïque » de séchage des déchets de l’Unité de valorisation organique de Saint Perdon (40) a eu lieu cette semaine. Elle était en service depuis le mois de février.
En renouvelant en 2020 le contrat d’exploitation de Dalkia Wastenergy pour l’exploitation de l’Unité de Valorisation Organique (UVO), le SICTOM du Marsan donne son feu vert au projet de construction d’une centrale Thermovoltaïque destinée au séchage des refus de tri de l’usine issus des déchets ménagers.
L’UVO est basée à Saint-Perdon, à côté de Mont-de-Marsan (40), elle collecte les ordures ménagères d’un territoire regroupant 81 communes situées à l’Est du Département des Landes (soit une population de plus de 80 000 habitants).
Pourquoi sécher les refus de tri ?
Les refus de tri correspondent à une part des déchets ménagers qui une fois triés ne peuvent être recyclés ou valorisés sous forme de matière. Leur valorisation énergétique permet alors de récupérer et valoriser l’énergie produite lors d’un traitement de ces déchets par combustion.
A l’usine de Saint-Perdon, ce ne sont pas moins de 22 000 tonnes d’ordures ménagères qui sont traitées par an. Parmi ces 22 000 tonnes de déchets, 9 000 tonnes constituent des refus de tri. L’unité de traitement des déchets ménagers du territoire du SICTOM du Marsan entend réduire la quantité à
traiter.
En investissant dans un séchoir performant équipé d’une centrale Thermovoltaïque, l’exploitant Dalkia Wastenergy est dorénavant en capacité de sécher plus efficacement les refus de tri à hauts PCI (Pouvoir Calorifique Inférieur). Cette catégorie de déchets, une fois séchée, sera en partie transformée par l’entreprise PENA en Gironde en Combustibles Solides de Récupération (CSR).
Ces CSR sont ensuite utilisés comme combustibles dans des fours hautes températures de cimenteries ou de chaufferies en substitution aux énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole). Un vrai bon point pour l’environnement : la valorisation d’1 tonne de CSR peut substituer l’utilisation de 670 kg de charbon, permettant d’éviter 900 kg d’émissions de CO2.
Jusqu’à présent, ces déchets étaient entreposés sur le site de Saint-Perdon dans un bâtiment semi-ouvert, où le séchage était assuré par des ventilateurs qui insufflaient l’air extérieur.
Le séchoir performant équipé d’une centrale Thermovoltaïque, mise en service en février cette année, permet d’améliorer le séchage de ces déchets et ainsi respecter le cahier des charges des chaudières
pouvant être alimentées par des CSR, qui requiert un taux d’humidité maximum de la matière de 20%.
Par rapport au dispositif antérieur, la nouvelle installation présente également l’avantage de ne pas dépendre des conditions météorologiques.
Le thermovoltaïque, kezako ?
Dalkia Wastenergy a mandaté l’entreprise bordelaise BASE pour la conception d’un nouveau séchoir équipé d’une centrale thermovoltaïque, d’un système aéraulique adapté au type de déchet et au bâtiment existant, ainsi que d’un système de régulation et supervision intelligent.
BASE est une entreprise spécialisée dans le solaire qui a développé et breveté un panneau solaire hybride produisant électricité et chaleur. Les panneaux Cogen’Air ont la particularité d’augmenter la température de l’air extérieur de +5°C à +15°C. En se réchauffant, le taux d’humidité de l’air diminue de 20% à 50%.
La capacité évaporatoire de l’air est donc bien meilleure que celle de l’air extérieur. Ce panneau nommé Cogen’Air trouve par conséquent de nombreuses applications dans le séchage de matières humides : séchage de fourrage, séchage de biomasse ou encore de déchets industriels.
Le projet mené avec Dalkia Wastenergy est une première pour BASE. En effet, dans le domaine du séchage des déchets, c’est la première fois que l’entreprise réalise une centrale qui servira au séchage de déchets destinés à la filière des CSR. Jusqu’à présent, BASE n’avait conçu que des séchoirs pour le séchage de déchets verts.
Crédit photo : DR
Le Bureau d’Etudes BASE a donc dimensionné sur-mesure une centrale thermovoltaïque composée de 126 panneaux Cogen’Air, installés sur la toiture du bâtiment existant. BASE a également fourni de nouveaux ventilateurs qui insuffleront l’air chaud et sec produit par les panneaux sous les déchets.
Pour perfectionner cette installation, BASE l’a équipé d’une régulation intelligente pour contrôler les ventilateurs en fonction de la température et l’hygrométrie de l’air en sortie des panneaux. La régulation permet aussi de couper la ventilation de nuit pour sécuriser le site.
L’objectif de cette centrale est de permettre aux déchets à hauts PCI de passer de 35 % d’humidité à 18 % pour satisfaire au cahier des charges des chaudières et fournir un combustible de très bonne qualité.
L’électricité produite par les panneaux en toiture est directement autoconsommée par le bâtiment de séchage, elle vient par exemple couvrir la consommation des ventilateurs. De quoi venir amoindrir la facture énergétique du site.
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