"C’est une gare dans un jardin méditerranéen, que l’on découvre à travers les arbres. Nous avons conçu un volume simple, surmonté d’une grande toiture protectrice et unifiante, une grande maison de forme presque carrée, clin d’oeil au bâtiment du même nom. Cette grande ombrière débordante, repose sur des poteaux en bois de 9 mètres de haut. Elle protège des rayons du soleil et filtre la lumière avec ses clins extérieurs et ses grandes nappes de chaumes de bambous suspendues à l’intérieur. Les façades entièrement vitrées sont également protégées au sudouest et nord-ouest par des grands « voilages » verticaux de bambous", explique Fabienne Couvert, directrice déléguée Architecture.
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Le parvis a été conçu comme des mouvements de sol dans le talus végétal afin de réduire l’impact visuel de l’ouvrage ferroviaire au profit d’une échelle plus humaine. Les stationnements sont disposés dès l’entrée du site.
Une conception écologique
Arep a pris le parti de limiter l’imperméabilisation des sols via une conception qui favorise l’infiltration directe par des noues et des bassins paysagers pour servir l’alimentation naturelle des nappes phréatiques nécessaires aux productions vinicoles et horticoles environnantes. Noues et bassins ont été dimensionnés pour faire face à un épisode de pluie centennal.
L’enveloppe du bâtiment a été conçue pour répondre aux besoins énergétiques importants en matière d’éclairage. Le hall d’échanges laisse ainsi entrer une lumière naturelle très abondante. Ce dernier est composé exclusivement de LED. Il est piloté par une commande centralisée pour contrôler l’allumage et l’extinction des lampes selon un programme horaire, à l’aide également de capteurs de luminosité qui agissent sur les sources d’éclairage.
Dans le bâtiment de service, les locaux chauffés ou rafraîchis sont regroupés avec des surfaces déperditives très restreintes et une forte inertie grâce à l’isolation extérieure et le plancher béton. La consommation d’énergie des locaux de service de la gare est inférieure de plus de 30% au niveau réglementaire (RT 2012).
7 700 m2 de panneaux solaires sont installés sur les ombrières du parking paysager, ce qui produit 1,7 GWH/an, soit l’équivalent de la consommation d’électricité de 407 foyers français en moyenne. L’écoconception du bâtiment réduit en outre ses besoins énergétiques. L’électricité excédentaire produite est injectée dans le réseau d’Enedis. La gare participe ainsi à l’amélioration du mix énergétique territorial.
Modes doux
Au-delà de l’interconnexion entre le TGV, le TER et les lignes de bus, le nouveau PEM accueille des modes de transports alternatifs avec 24 stationnements vélos (dont 50% avec possibilité de recharge de batterie) et 96 places de parking équipés de bornes de recharge pour véhicules électriques.
Matériaux biosourcés
Les équipes d’Arep ont réduit au maximum l’emploi de matériaux lourds comme l’acier dans la conception des limites séparatives sur le site. Seules les clôtures de sécurisation de la ligne à grande vitesse sont conçues avec des matériaux lourds pour remplir les normes de sécurité exigées. À l’inverse, les clôtures paysagères ont été formées grâce à des noues plantées, avec des roseaux, d’herbes des indies et d’autres clôtures en ganivelles.
Réemploi des terres
Les mouvements de terres nécessaires à la construction de la gare représentent le gisement le plus important de la matière mobilisée pour le projet avec près de 20 000 m3 de terre végétale stockée et réemployée sur site. Le parement extérieur des bâtiments de service est formé d’un béton composé d’agrégats locaux.
Béton local
Pour limiter les impacts environnementaux liés au prélèvement de l’eau et à la quantité de ciment mobilisée, le béton a été réalisé depuis une centrale à béton locale. Elle s’approvisionne avec des agrégats adaptés provenant d’une commune située à moins de 10 km et un dosage de ciment de 12 %.
Transport quasi nul
Afin de limiter le transport des matériaux, l’approvisionnement est exclusivement local ou ou effectué dans les régions voisines. La pierre calcaire de Hauteville mise en oeuvre dans le hall est extraite des carrières du Bugey dans l’Ain. Elle résiste à un trafic dense et offre une évolutivité de l’espace. Les poteaux de la charpente du hall en lamellé collé, sont réalisés dans une scierie de Haute-Saône, à partir de grumes de chênes qui proviennent du massif vosgien.
La fiche technique
26 ha d’aménagements extérieurs
5 ha d’espaces plantés
435 arbres plantés
7 700 m2 d’ombrières photovoltaïques
20 000 m3 de terre réemployée sur site
Les intervenants
Maître d’ouvrage : SNCF Réseau
Maître d’ouvrage délégué : SNCF Gares & Connexions
Conduite d’opération : Arep-Parvis
Maître d’oeuvre général : SNCF Gares & Connexions, TechniGares Est & Sud, ABE PACA
Maître d’oeuvre : Arep (architecture, paysage, éclairage), SNCF Réseau (infrastructure ferroviaire, ouvrages d’art), Setec/Tess (génie civil, structure, enveloppe), Territoires Landscape (étude paysage)
Architectes : Atelier d’Architecture Gares & Connexions
Entreprises : Sogea Sud GTM Sud Ouest (génie civil, second oeuvre, couverture, façades), Buesa Laquet (VRD, aménagements extérieurs paysage), Axima (CVC), Ineo (CFO, CFA, sonorisation), DID Clim (brumisation), Baudin Châteauneuf (abris de quais et paravents), Pépinières d’Anduze (fournisseur chaume de bambous), Metalset (fournitures et mise en oeuvre des panneaux de façade et plafonds en bambou).