« Les bâtiments sont de plus en plus intelligents mais l’air intérieur est 9 fois plus pollué que l’air extérieur. Cette pollution, nuisible, persistante et dangereuse, due aux émanations de vernis, peinture, colle et autres solvants, constitue un nouveau chantier car elle est un mélange de COV et de contaminants microbiens », explique en préambule Manon Vaillant, directrice générale de Purenat. Les effets au quotidien ? Des travailleurs en arrêt maladie, des logements où l’on dort mal.. « Les solutions actuelles continuent d’être passives, reprend-t-elle. Il s’agit de filtres dans les systèmes de ventilation qui piègent la pollution mais qui s’encrassent au fil du temps, et finissent par saturer. En plus de consommer davantage d’énergie car on pousse le système de ventilation – 30% de l’énergie consommée d’un bâtiment est liée au filtre encrassée – une intervention est finalement nécessaire pour remplacer le filtre. Outre le déchet qui en résulte, cela accroît les coûts de maintenance ».
PUBLICITÉ
Purenat a donc développé un matériau breveté qui élimine les microorganismes polluants. Le textile actif est plissé et encadré afin de former un filtre. « Nous l’intégrons dans les technologiques classiques. Il ne s’encrasse pas, et ne consomme pas d’énergie. La maintenance est diminuée d’1 facteur sur 5 et les déchets sont réduits », énumère la dirigeante. Purenat a testé et validé ces filtres sur « des flux très complexes dans le monde industriel » afin de dépolluer les process industriels très chargés en COV. Prête à « rentrer dans le bâtiment », considérant les réglementations, et les exigences des maîtres d’ouvrage qui se durcissent en vue de faire des économies et de décrocher les labels, la startup espère contribuer à « aller vers des espaces de vie qui préservent ».
Révolutionner le bâtiment
Incubée en Nouvelle Aquitaine, au Technopôle Pays-Basque, Purenat affiche 5 ans d’existence. Après une levée de fonds de plus de 3 M€ visant à installer des démonstrateurs sur des sites industriels, elle s’attelle à produire à grande échelle en pluggant sa technologie sur des sites industriels. La jeune pousse a pour ambition de « révolutionner le bâtiment » alors que des groupes de normalisation planchent déjà sur l’après RE 2020, avec des discussions autour de la qualité de l’air intérieur, et des dispositifs à intégrer.