À Monaco, c’est un dirigeant issu du BTP qui a pris les rênes de la Fédération patronale. Avec son Entreprise Monégasque de Travaux, plus connue sous le raccourci d’EMT, Philippe Ortelli, s’est impliqué très tôt dans le développement durable. Camions au biodiesel, recyclage du béton… les idées – novatrices – ne manquent pas.

Les casquettes, Philippe Ortelli les multiplie. Après celle de président du Syndicat professionnel monégasque des entreprises de transport, le voilà aussi depuis quelques mois à la tête de la Fédération patronale du Rocher. Titulaire d’un DESS de l’IAE d’Aix-en-Provence, cet ingénieur est surtout un personnage très actif dans le monde du BTP azuréen.
S’il est administrateur de la Cogemat, une entreprise de location de camions-toupies et de pompes à béton, c’est surtout via son Entreprise Monégasque de Travaux (EMT) qu’il fait parler de lui. Il faut dire que grâce à sa vista, cette société de près de 30 salariés au chiffre d’affaires de 8 M€ voit plutôt la vie en vert. Car si développement durable et solutions écologiques sont aujourd’hui à la mode, l’homme a longtemps pu passer pour un hurluberlu. Ainsi en 1997, les camions de la société sont alimentés au diester (biocarburant à base de colza). Certes cela a un coût – 2 000 euros –, mais il est amorti rassure Philippe Ortelli.
Sa société peut également se targuer de faire dans le recyclage original du béton. Le béton frais non utilisé est ainsi dissocié : le sable d’un côté et l’eau de l’autre. Cette dernière « matière » est alors réutilisée pour une nouvelle mouture de béton frais. Réutilisée aussi l’eau de lavage des véhicules. Des économies d’eau de l’ordre de 7 000 m3 par an sont ainsi réalisées. Répondant aux normes européennes, EMT est devenue l’un des fournisseurs des plus grands chantiers de la Principauté ainsi que de ceux des villes voisines. Comme le disait un certain Lavoisier, « rien ne se perd, rien ne se créée, tout se transforme ».