Selon une première estimation de la Fédération nationale des travaux publics, l’impact de la crise sur les recettes des collectivités locales pourrait ainsi atteindre jusqu’à 9 milliards d’euros en 2020, ce qui n’est pas bon signe. Sous le précédent quinquennat, « la baisse des dotations de l’ordre 11,5 milliards d’euros en trois ans avait conduit à une forte baisse de l’investissement public local de – 18 % entre 2013 et 2016 et une baisse de plus de 20 % de l’activité des travaux publics auprès des collectivités locales », s’alarme-t-elle. D’autant que les « inconnues autour de la tenue du second tour des élections municipales dans 5 000 communes risquent d’aggraver fortement [l’]effet de cycle électoral sur l’investissement local ».
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Ainsi, les carnets de commande des TPE/PME se videraient très rapidement si « le trou d’air observé actuellement dans les appels d’offre se poursuit ». Sans attendre les plans de relance qui seront décidés après la crise sanitaire, la FNTP souhaite un soutien immédiat de la commande publique locale « qui menace de s’effondrer ». Pour cela, la fédération demande au gouvernement « de prendre en urgence des mesures d’incitation forte à l’investissement local » en plus des mesures « indispensables pour éviter le choc de trésorerie que les entreprises connaîtront à l’été par l’addition du report des charges à payer et des surcoûts liés à la crise sanitaire ».
Pour Bruno Cavagné, président de la FNTP, « avec 300 000 emplois locaux sur tout le territoire national et 8 000 entrepreneurs dont 98 % de TPE / PME, seule une politique de la demande soutenue des collectivités locales permettra à notre secteur de préserver son tissu économique. L’investissement public est de surcroit l’un des seuls leviers de soutien de l’activité qui demeure dans un contexte d’effondrement de la demande.»