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CARRIÈRES

En carrière, la guerre gravée dans la pierre

TOM ADAMCZEWSKI, LE 11 SEPTEMBRE 2018
\ PUBLIÉ DANS TERRASSEMENTS & CARRIÈRES N° 166
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En carrière, la guerre gravée dans la pierre
Nord de la France : de vastes réseaux souterrains abritent un incalculable nombre d’inscriptions de soldats de la Première Guerre mondiale. C’est ce patrimoine fragile et peu connu que l’archéologue Gilles Prilaux et le photographe Dominique Bossut mettent en lumière dans un ouvrage sorti en mai de cette année.

De la mer du Nord à la frontière Franco-Suisse, le front de l’Ouest  a été le cœur de la Première Guerre mondial. Suite au coup d’arrêt que la bataille de la Marne va infliger à l’avancée allemande, en septembre 1914, le conflit va s’enliser et les deux camps creusent et fortifient leurs positions : c’est la guerre des tranchées. Dans les Hauts-de-France, de nombreuses galeries, souvent d’anciennes carrières, vont être mises à contribution des deux côtés.

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Un patrimoine peu connu

Pour l’auteur Gilles Prilaux, archéologue et ingénieur de recherche à l’Inrap, la découverte en 2013 de près de 3000 inscriptions de soldats de la Grande Guerre sur les murs de la cité souterraine de Naours va agir comme un déclencheur. Aux commentaires fantaisistes des guides locaux, faisant visiter ces “grottes romaines”, ou “ville souterraine” du Moyen-Âge, le chercheur va confronter ses propres recherches et constatations. L’usage de certaines de ces “muches”, comme on les nomme dans la région, remonte au moyen-âge. Creusées dans la craie, elles servaient entre le XVIe et le XVIIe siècle comme abris pour les villageois et leurs possessions, alors en proies aux guerres de religion, puis à la Guerre de Trente Ans.

Ailleurs, ses recherches emmènent Gilles Prilaux à Dreslincourt, et à Neuville-Saint-Vaast, d’anciennes carrières du XVIIIe qui ont été investis par les soldats. Plafonds hauts, fronts de taille souterrains et piles massives : un décor hors du temps pour des gravures qui vont du simple nom jusqu’au bas-relief représentant fidèlement blasons et médailles de guerre. Régiments français, allemands, canadiens. Soldats australiens ou américains. La grande variété des traces dit l’histoire et l’origine de chacun, au cœur de ce théâtre tragique de l’Histoire. L’exubérance américaine contraste avec la retenue allemande, la caricature côtoie la citation pompeuse (“Nous, Allemands, craignons Dieu et rien d’autre au monde !”).

Remonter le fil

À travers un texte à la première personne, richement illustré, Gilles Prilaux nous fait remonter le fil de ses découvertes et de ses interrogations. Qui occupait ces galeries, à quel moment, et dans quel but ? Souvent lieux d’attente, réserves de munitions, ou simple passage pour approcher les lignes ennemies à couvert, il y a parfois des surprises. À Naours, qui se situait à 20 km du front, les soldats désœuvrés venaient en navette visiter cette curiosité locale. Un instant à l’écart des tranchées, dont le souvenir fragile nous est aujourd’hui restitué.

Graffitis et bas-reliefs de la Grande Guerre - Archives souterraines de combattants, Gilles Prilaux et Dominique Bossut. Une coédition INRAP - Michalon. 152 p. 21 €






Crédit: Editions Michalon
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