A l’instar de la filière signalisation qui est au cœur des scénarios de consolidation échafaudés ces dernières années par les grands équipementiers du ferroviaire, le secteur des travaux de signalisation s’est imposé comme une activité stratégique où chaque entreprise essaie activement de se renforcer. Le graal pour chacun de ces acteurs ? : être en mesure de proposer une offre complète en conception/réalisation allant des études amont jusqu’aux vérifications techniques et essais. Pour y parvenir, certains misent sur la croissance externe. D’autres sur une offre groupée. Et enfin, il y a les entreprises qui font le pari de la croissance organique comme TSO qui n’a pas son pareil pour s’appuyer sur les marchés porteurs et développer en interne des savoir-faire spécifiques.
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C’est en 2015 que débutent chez TSO les premiers chantiers SIG. Ils sont alors opérés par une cellule dédiée qui s’appuie sur l’expertise en génie civil et en travaux de voirie de la filiale EHTP du groupe NGE. Les travaux se limitant alors à des activités classiques comme la création de dalles béton, la réalisation de tranchées et du tirage de câbles. La cellule, alors filiale de TSO Caténaires, se développe progressivement en répondant à des marchés de pose/dépose d’installations électriques de sécurité (IES) qui consistent à mettre en sûreté ces équipements susceptibles d’être endommagés pendant les travaux de régénération et à rétablir leur situation nominale (d’origine) en fin de chantier. Le volume du carnet de commande pousse alors les dirigeants de TSO à créer en 2018 une filiale autonome, émancipée de la tutelle de TSO Caténaires dirigée par Philippe Paillet et directement rattachée à la maison-mère. La dynamique est enclenchée et ce d’autant plus que TSO Signalisation se voit délivrée, par SNCF Réseau, la qualification 13 100, qui lui permet de répondre en direct aux appels d’offres dans le domaine des études de signalisation ferroviaire. « Cette qualification fut un levier clé pour notre développement car elle nous a permis de gagner en visibilité auprès de nos clients et de proposer une offre plus complète en phase avec leurs besoins, partout en France » indique Alexis Desmet, le nouveau directeur général de TSO Signalisation. Ingénieur HEI Lille, le dirigeant arrivé aux commandes de l’entreprise au mois de mars 2020 a notamment fait ses armes dans les TP, avant de se spécialiser dans la signalisation ces 12 dernières années.
Vers des marchés clés en main…
Forte d’une trentaine d’agents habilités HMT, TSO Signalisation est présente sur des marchés pluriannuels, où elle est attributaire de 3 lots régionaux sur les 4 possibles. Elle est également sollicitée, soit en direct, soit en tant que partenaire de TSO Caténaires, sur des lots GC et VCM (voie, caténaire, métallerie) dans le cadre des projets Eole et CDG. Elle est aussi sollicitée chez TSO, par le métier « Voie », pour lequel les besoins en GC de signalisation, signalisation mécanique ferroviaire (SM), dépose/repose d’installations à la voie, voire d’opérations conjointes de maintenance sur certains types de lignes, sont très nombreux. Entreprise sachante, bénéficiant d’un bon écho auprès de SNCF Réseau, elle vise aujourd’hui une montée en gamme sur les activités de câblage, mais également sur celles concernant les contrôles, vérifications techniques et essais, car comme le souligne Alexis Desmet : « La tendance du marché est clairement au développement de l’offre de prestation clé en main où l’entreprise est l’interlocutrice unique de SNCF Réseau ». Et le groupe NGE/TSO, acteur indépendant, possède toutes les composantes ferroviaires nécessaires : voie, caténaire, sécurité ferroviaire et bien sûr signalisation. L’habilitation HMT permettant d’évoluer vers des missions de VT, la société entend donc capitaliser sur les compétences de ses agents pour maîtriser à terme l’intégralité du cycle en V d’un système de signalisation ferroviaire. Ce nouveau positionnement nécessitera d’attirer de nouveaux talents à travers des campagnes de recrutements et de les accompagner en s’appuyant sur le centre de formation du groupe Plate-forme Rail. Une école dont le catalogue va par ailleurs s’enrichir dans sa partie signalisation d’une formation qualifiante type CQP monteur en signalisation ferroviaire.
… et des marchés de niches
Un autre axe de développement concerne les télécoms dans les emprises ferroviaires, ou la filiale peut s’appuyer sur l’expérience de NGE Infranet acquise principalement au travers des DSP. En particulier, la construction des extensions du réseau actuel GSM-R qui doit évoluer vers le FRMCS, le réseau commun à toutes les transmissions radio ferroviaires qui portera la technologie 5G. « Associé à l’ETCS, un ordinateur de contrôle embarqué à bord des trains, l’ERTMS ‟la signalisation européenne du futur″ pourra remplacer à terme notre système classique. Il y a plusieurs niveaux d’indépendance de l’ERTMS par rapport à la signalisation classique, aujourd’hui nous testons le niveau 2 sur les lignes LGV » précise Alexis Desmet. Un autre domaine à explorer pourrait être celui de la signalisation des transports guidés urbains. A ce sujet, le dirigeant préfère temporiser « non pour des raisons techniques, car notre savoir-faire ferroviaire est aisément duplicable sur une infrastructure tramway, mais en raison de nos effectifs qui sont en croissance mais limités » ! Pour une entreprise qui a doublé ses effectifs en 2019 pour les porter à 100 salariés, c’est une confidence qu’il faut révéler au plus vite à toutes les agences Pôle emploi !
