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Toujours sélectif, Vinci porté par la transition environnementale

PUBLIÉ LE 8 FÉVRIER 2024
JULIA TORTORICI
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Toujours sélectif, Vinci porté par la transition environnementale
Xavier Huillard, PDG de Vinci, et Christian Labeyrie, directeur financier. Crédit : BTP Mag
Vinci livre en 2023 une « performance de grande qualité » marquée par « de nouveaux records ». Doté d’un carnet de commandes renouvelé de façon « satisfaisante », le Groupe campe sur son image de « créateur de valeur » en se montrant sélectif dans ses projets « directement impliqués dans la transition environnementale ».

Solides. C’est bien le mot qui convient aux résultats de Vinci en 2023. Le Groupe est pourtant coutumier du fait, même après la succession de crises traversées ces dernières années. L’exercice passé ne fait pas exception à la règle. Dans un contexte de crise du logement, et de facteurs géopolitiques encore perturbants, le chiffre d’affaires de 68,8 milliards d’euros s’affiche en croissance de +11,6%. La France (43% de l’activité), comme l’international (57% donc), apportent leur pierre à l’édifice avec des CA respectifs de 29,6 md€ (+6%) et 39,2 md€ (+16%). Des niveaux records, en valeur absolue et en marge sur le CA (4% pour Vinci Construction. Un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 2011 NDLR), qui n’enflamme pas un géant « toujours rigoureux », « à la recherche d’une performance globale ». Sécurité et confiance sont donc de mise pour cette année 2024 qui s’annonce « en légère croissance » à condition que « de gros évènements tels que la colère des agriculteurs » ne viennent pas enrayer la machine. La division Travaux peut dormir sur ses deux oreilles, ses carnets de commandes, eux-aussi, atteignent des niveaux historiques. « Il serait dangereux de croître davantage à ce rythme, tempère Xavier Huillard, PDG de Vinci, nous sommes limités par l’accès aux ressources humaines nous permettant de réaliser les projets dans de bonnes conditions. Nous serons donc plus sélectifs en vue de protéger nos marges ».

Les bornes électriques ont un boulevard

Fidèle à son positionnement de « créateur de valeur », Vinci se dit « directement impliqué dans la transition environnementale », cette modification économique et sociale étant « de plus en plus structurante pour (ses) business de demain ». Ce fil vert, tissé au fil de ces dernières années, se fait de plus en plus présent dans tous les métiers. Vinci Autoroutes s’est ainsi lancé en 2024 dans l’expérimentation de la recharge dynamique par induction destinée aux poids lourds. « Un chantier qui pourrait être opérationnel en 2025 mais qui demandera un modèle économique viable s’il fallait le déployer à grande échelle », prévient Xavier Huillard. En matière de bornes de recharge, le réseau Vinci n’en est qu’ « au début de l’histoire » puisqu’il faudrait en « multiplier le nombre par 7 ». « La mobilité routière concentrant la majeure partie du CO2 émis par les transports, les investissements sont considérables », rappelle le PDG du Groupe qui a récemment intégré l’Alliance pour la décarbonation de la route, une plate-forme pluridisciplinaire d’échanges et d’actions pilotée par François Gemenne, co-auteur du rapport du GIEC, Patrice Geoffron, Professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, et Géraud Guibert, Président de la Fabrique écologique. La volonté, en tout cas, est bien là. Et Vinci balaie bien devant son réseau en France. Ce qui n’empêche pas de rafler des contrats majeurs à l’export comme en Allemagne, où trois lots du « Deutschlandnetz Regional », programme de développement de bornes de recharge ultra-rapide couvrant l’ensemble du pays, lui ont été attribués par le ministère fédéral allemand du Numérique et des Transports.

L’omniprésence de l’énergie

« L’électricité pèse pour 25% du mix énergétique, rappelle Xavier Huillard, alors qu’il y a nécessité à en produire 100% pour parvenir au net 0 en 2050. Le nucléaire reprend des couleurs et entre dans un nouvel âge. D’autres pays suivront l’exemple afin de compenser la production des EnR. Rappelons simplement qu’1€ d’investissement dans l’énergie verte, c’est 1€ investi dans le réseau d’interconnexions électrique ». Les marchés, très porteurs de l’efficacité énergétique et du numérique, profitent donc aux secteurs d’activités de Vinci Energies. Le pôle réalise 19,3 md€, en hausse de +15%. En France, le CA ressort à 8,2 md€, en progression de +11%, contre 11,2 md€, en augmentation de +19%. De son côté, Cobra IS fait 6,5 md€ (+18%) et se distingue dans les projets EPC (engineering procurement and construction). A fin 2024, Vinci estime d’ailleurs que les EnR représenteront 3,5 Gw d’actifs. L’énergie, au même titre que l’environnement, très prégnante également dans les affaires de Vinci Construction au niveau des gigafactories, des réseaux électriques (cf le projet reliant deux stations de conversion d’énergie électrique entre France et Espagne par un câble de 400 km), les nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par Emmanuel Macron, et les ouvrages hydrauliques. « On sent bien que la multiplication des projets de transport collectif comme le Grand Paris Express, HS2 au UK, ou le métro de Toronto au Canada, sont la conséquence directe de la transition environnementale », commente Xavier Huillard. Sur les chantiers, l’économie circulaire se présente de plus en plus comme « un levier à la croissance du bâtiment » et la décarbonation du béton se dit « en avance sur ses objectifs ». Des efforts dont peut témoigner le futur hôpital de Nantes, structure 100% bas carbone.

L’effondrement de l’immobilier

Pénalisé par la forte baisse des transactions immobilières en France, alors que les taux d’intérêt plafonnent, Vinci Immobilier est le grand perdant de ses résultats 2023. Le CA s’élève à 1,2 md€, en recul de -19%. « On assiste à un effondrement de la filière, constate Xavier Huillard. Mais les annonces de Gabriel Attal ont le mérite de traduire une prise de conscience, même tardive. On espère que ces mesures permettront de libérer le foncier, accélérer les procédures et relâcher l’accès au crédit ».


 
Les chiffres à retenir

Résultat net Groupe : 4,7 md€
Résultat opérationnel sur activité de Vinci Construction : 1,3 md€ soit une marge de 4% (vs 3,8% en 2022)
Prises de commandes Energie et Construction : 61,9 md€ (+11%)
Prises de commandes de Vinci Construction : 30,6 md€ (+3%)
Carnet de commandes : 61,4 md€ (+7%) soit 13 mois d’activité
Part de l’international dans le carnet de commandes : 67% (vs 69% en 2022)
Vinci Energies et Cobra IS : les activités de transport et distribution d’électricité et production d’énergie renouvelable ont représenté plus de 5 md€ de CA
 

 
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