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A Lyon, la rive droite du Rhône est en cours de réaménagement

PUBLIÉ LE 9 JUIN 2023
LA RÉDACTION
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A Lyon, la rive droite du Rhône est en cours de réaménagement
Crédit : Studio Alma
La Métropole de Lyon a présenté le projet lauréat pour le réaménagement de la rive droite du Rhône, bordant la Presqu’île lyonnaise. Ce projet va permettre de transformer une actuelle autoroute urbaine en une promenade-jardin bordée par un espace public plus équilibré entre les modes de transport.

Une promenade-jardin au bord de l’eau

Le lauréat du projet de réaménagement de la rive droite du Rhône à Lyon a été désigné par la commission de dialogue composée de la Métropole et de la Ville de Lyon, de Sytral Mobilités, de Voies Navigables de France (VNF) et de l’Architecte des Bâtiments de France pour assurer la maîtrise d’œuvre de ce projet au long cours, représentant un investissement majeur estimé à 90 M€ répartis sur 3 mandats. La rive droite du Rhône est l’un des plus grands espaces publics de Lyon. C’est aujourd’hui un espace déqualifié, bruyant, dans une ambiance urbaine dégradée, saturée par la présence de l’automobile et de diverses pollutions, avec un lien physique et visuel au fleuve très difficile. Le groupement dont le mandataire est le paysagiste BASE a pour projet de dessiner sur la Rive droite un grand jardin nature, une longue promenade suspendue sur l’eau, ponctuée de haltes de contemplation, propices à la flânerie et à la détente. Il s’agit de retrouver ici les usages d’une promenade urbaine « en balcon », héritée du 19e siècle, dans un écrin de verdure qui revalorise le
patrimoine de cette rive. L’aménagement de cette promenade est rendu possible grâce à la réduction de voies de circulation automobile qui permet de limiter les nuisances acoustiques et les émissions polluantes liées au trafic routier. Le projet est conçu de manière à éloigner autant que possible l’espace de déambulation piétonne des voiries de circulation automobile afin de proposer des espaces apaisés.

Un corridor de fraîcheur

Le Rhône est à lui seul un climatiseur territorial : le projet consiste à étendre sa fonction d’acclimatation par des plantations massives
sur la rive du fleuve et au cœur des quartiers. La renaturation est ainsi placée au cœur du nouvel espace public. Le projet agit sur plusieurs leviers afin de réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain :
→ La végétation : la canopée végétale, avec la plantation de 1200 arbres, des espaces plantés généreux et en plusieurs strates pour favoriser l’évapotranspiration. Des arbres de hauteur moyenne seront également plantés au niveau des façades. La palette végétale s’appuiera sur une large variété d’essences locales, adaptées aux épisodes de sécheresse.
→ Le sol et le mobilier : choix de revêtements de sols optimisés selon leur perméabilité, l’albédo et l’inertie thermique, mise en place de mobiliers spécifiques ;
→ La proximité avec l’eau : des terrasses à proximité du Rhône pour tirer bénéfice de l’effet climatiseur du fleuve ; l’installation d’une nouvelle fontaine (Poncet).

Le projet ambitionne de reconnecter les grandes lyonnaises et les grands lyonnais au fleuve, à travers des aménagements
dédiés sur les quais hauts ou bas. Le projet porte également une très forte ambition sur le plan écologique : la reconquête du fleuve est aussi celle de tout un écosystème, support de biodiversité, à travers le développement de la ripisylve. Il s’agit de
faire rentrer la nature de la trame bleue du fleuve dans la Presqu’île.

Des aménagements dédiés

4 nouvelles grandes terrasses seront aménagées au plus près de l’eau : au niveau du Pont Morand, au niveau du quartier de Grolée, en contrebas de l’Hôtel-Dieu et de la place Antonin Poncet. Chacune offre une vitrine inédite sur le Rhône. 9 belvédères, conçus comme des belvédères contemplatifs, en surplomb du fleuve, seront aménagés sur le quai haut. Ils proposeront de nouveaux points de vue sur la rive gauche et le fleuve. L’ouverture de bas ports (Wilson, Lafayette) avec des usages libres, au plus près de l’eau.

La ripisylve urbaine

La rive gauche du Rhône, les espaces publics de la Presqu’île et les futurs espaces publics de la Rive droite sont pensés comme une même entité de ripisylve urbaine. La ripisylve désigne les formations végétales qui se développent sur les bords des cours
d’eau ou des plans d’eau situés dans la zone frontière entre l’eau et la terre (écotones). Il s’agit de favoriser la reconquête des bords de la rive droite par la faune et la flore locale, par l’installation d’une nature alluviale au pied des grands murs de quai, sur près de 2,5 kilomètres de quai.

La biodiversité

Le projet permettra d’offrir de nouveaux habitats et itinéraires pour de nombreuses espèces, en s’appuyant sur les potentiels du site :
→ développement d’une « trame brune » : les continuités de pleine terre sont recherchées au maximum
pour permettre l’infiltration des eaux de pluie et l’accueil de la microfaune du sol.
→ développement d’une trame arborée : la densification des alignements de platanes patrimoniaux permet de créer un couvert arboré quasi continu, favorable au déplacement des espèces.
→ développement d’une trame d’arbustes, aux essences diversifiées, favorable à l’accueil de petits mammifères terrestres et aux pollinisateurs.
→ développement d’une trame turquoise : pour accueillir les poissons et les mammifères semi-aquatiques aujourd’hui quasiment absents des rives du Rhône, faute d’habitat ou de milieux favorables.

Rendre le sol vivant et perméable

La Presqu’île est caractérisée par un taux d’imperméabilisation important, qui s’explique à la fois par la densité bâtie et la vocation routière des rues. Le cycle de l’eau est ainsi très perturbé : actuellement, 4 % de la surface du périmètre de projet est en capacité d’infiltrer les eaux de pluie. En écho aux voeux de la métropole de Lyon, le projet vise à désimperméabiliser 27 000 m2 de surface en proposant des revêtements perméables et en maximisant l’infiltration des eaux au plus près de la source. En plus de l’usage de la pleine terre, la gestion de l’eau reposera notamment sur des ouvrages complémentaires : tranchées de Stockholm, bassins citernes enterrés, noues végétalisées...

Des usages multiples

Se déplacer, mais aussi flâner, se reposer, se promener, se rencontrer, jouer, faire du sport, contempler... des usages nouveaux ou anciens vont voir ou revoir le jour petit à petit sur la rive droite du Rhône, grâce à un aménagement progressif, de 2025 à horizon 2035. L’aménagement de l’espace public permet d’envisager des usages diversifiés pour tous les publics (habitants, commerçants, visiteurs...) et tous les âges de la vie. Ces usages seront testés et concertés dans le cadre de l’urbanisme transitoire.

Des nouveaux usages permis grâce aux aménagements piétons

Côté Presqu’île, un large trottoir de 5 mètres minimum au pied des façades permet d’envisager de nouvelles pratiques commerciales et des rez-de-chaussée actifs, avec l’installation de terrasses réglementées. Côté fleuve, des kiosques et « pieds humides » apporteront de l’animation et de quoi se restaurer ou s’abreuver. Ils seront réfléchis en lien avec les commerces de l’intérieur de la Presqu’île dans une logique de boucles commerciales.

Un site qui accueille toutes les générations

Le projet fait la part belle à tous les âges de la vie : enfants, adolescents, actifs, seniors... L’objectif est d’inventer les lieux où se rencontrent et se mélangent les générations. De nombreux usages seront ainsi proposés : pique-nique, repas, jeux, repos, sport, évènementiel... Des haltes d’appropriation libre permettront des usages plus spontanés, notamment sur les sites suivants : Terrasse Hôtel-Dieu, Terrasse Poncet, Halte d’eau des arts vivants au niveau de Wilson, Halte d’eau des courants au niveau de Lafayette, Halte d’eau naturaliste au niveau de la passerelle du collège, promenade haute.

Une mise en valeur patrimoniale

Le projet entreprend de retrouver la promenade des quais hauts, devenue au 19e siècle un véritable lieu de vie, de détente et de représentation dans la ville. Le double linéaire de platane sera renforcé avec des espèces adaptées aux changements climatiques. Le projet d’aménagement reprendra également l’esprit minéral de soutènements. Dans l’esprit des constructeurs d’antan qui réutilisaient les matériaux des aménagements précédents, le réemploi des matériaux du site sera privilégié : pierres, parapets, pavages, cadettes,
emmarchements... dans un souci d’économie de matière et afin de préserver la matérialité initiale des quais.

Des voies ludiques

Le projet prévoit l’installation de voies ludiques pour rendre la rive droite à la taille et au rythme des enfants, dans la lignée des rues des enfants mises en place par la Métropole de Lyon et la Ville aux abords des écoles. Ces grands parcours s’articulent autour de lieux de jeux divers : mur musical de la halte « art vivant » au niveau du Pont Wilson, jeux d’eau avec la fontaine grève de la terrasse Poncet, le mur équipé, le pont de la glisse, des tables de billes, le jeu « Dessiner c’est gagné », les fils d’Ariane... La voie ludique propose ainsi aux enfants de vivre la ville et d’en prendre pleinement part, avec des parcours à la fois assez libres et sécurisés.

Le partage de l’espace public

Les fonctions de mobilité sont repensées et rendues plus agréables pour tous les usagers, grâce à un meilleur partage de l’espace public et à une simplification des circulations. Côté Presqu’île : les flux liés aux déplacements (trottoirs, voies automobiles, voie lyonnaise n°6, voies bus), avec un nouvel alignement d’arbres, qui complète le double alignement de platanes. Au centre, la vaste promenade piétonne plantée qui sera élargie sur la section sans couloir de bus. Côté fleuve, les espaces de respiration, composés de terrasses à niveau (Grolée et Morand) ou en contrebas pour les terrasses de l’Hôtel-Dieu ou de Poncet.

L’espace public, du quai au fleuve, est réparti plus équitablement entre les modes de déplacements. Le projet supprime les passages dénivelés et les trémies de circulation du pont Morand et de l’Hôtel-Dieu, très consommateurs d’emprises pour en faire un espace public facilement franchissable pour les piétons.

Pour les piétons, la surface de déplacement est augmentée de +75%. Que ce soit côté façade ou côté Rhône, les piétons parcourent la rive droite sur des cheminements de largeurs confortables.
Côté façade, le trottoir est d’une largeur minimale de 5 mètres. Côté quais, le cheminement sillonnant sur le promenoir haut est d’une largeur minimale de 4 mètres. À cela s’ajoutent les terrasses et la promenade en quai bas.

Pour les usagers des transports en commun, une circulation des bus (lignes C10, 15E, 27, 171, 29, C5) en site propre à double sens est mise en place au sud du secteur Bellecour et au nord du secteur Cordeliers. Les fonctions de pôle d’échanges Bellecour et Cordeliers sont confortées, en lien avec la nouvelle ligne de bus structurante qui renforcera la desserte de la rive droite du Rhône, du secteur Part-Dieu et de Villeurbanne.

Pour les cyclistes, la voie lyonnaise n°6 permet une traversée continue et dans  les deux sens, à l’ombre du double alignement de platanes (l’actuel terre-plein central).

Pour les automobilistes, le quai est aménagé avec 3 voies de circulation automobile (2 voies dans le sens Sud-Nord et une voie dans le sens Nord-Sud), pouvant aller jusqu’à 4 voies aux extrémités. Une réglementation à 30km/h est mise en place sur l’ensemble de l’axe, avec des plateaux traversants apaisés pour les piétons. Des accès lisibles et sans allongement significatif des itinéraires sont maintenus au niveau des pôles générateurs de la Presqu’île, notamment les principaux parkings publics. Le stationnement est supprimé côté fleuve et sur le terre-plein central. Il est maintenu avec une bande de stationnement côté façades (comprenant notamment les places PMR et livraisons).

Des connexions améliorées avec la Presqu’île

L’insertion des voies de circulation côté façades de la Presqu’île permet la desserte technique et logistique des activités des rez-de-chaussée, et plus largement des immeubles et équipements situés en bordure de la Presqu’île. Des carrefours gérés par feux au niveau des intersections multimodales principales permettent d’assurer les connexions aux ponts et principales voies d’accès à la Presqu’île apaisée, le croisement avec les sites propres bus, des voies lyonnaises, etc. Au niveau des ponts, la réflexion se poursuit pour en faire des espaces publics plus apaisés, laissant plus de place aux piétons et permettant ainsi de tisser le lien avec la rive gauche.

La Voie Lyonnaise n°6

La Voie Lyonnaise n°6 (Rillieux-la-Pape / Saint-Genis-Laval) dessert la rive droite du Rhône dans toute la partie Nord et centrale
de la Métropole. Axe structurant du réseau cyclable, elle se connecte à 6 autres Voies Lyonnaises dans son parcours, dont les Voies Lyonnaises n°8, 11 et 12 sur les ponts du périmètre du projet. Le projet propose un aménagement généreux au cœur du double alignement arboré de platanes. Les continuités d’itinéraires sont particulièrement traitées, avec des « carrefours cyclables » aménagés de manière à prévenir les risques de conflit avec les autres usagers.

De nouveaux usages de mobilité avec le fleuve

En complément des déplacements sur le quai, le projet pourra permettre le déploiement du transport et de navettes fluviales, avec
la mise en place d’arrêts sur les futurs bas ports. Le projet permettra également le développement de la logistique urbaine par voie fluviale, offrant une solution d’approvisionnement décarbonéede la Presqu’île.

La première séquence

Les travaux seront réalisés par phases successives, entre 2025 et 2030, afin de maintenir l’accessibilité à la Presqu’île. Un phasage précis sera établi en lien avec les autres opérations de la Presqu’île. La première section, dont les travaux débuteront en 2025, porte sur la partie entre le Pont Wilson et la Passerelle du Collège.
Les travaux porteront sur :
→ l’aménagement du tronçon de quai haut avec 3 voies de circulation
→ l’aménagement de la voie lyonnaise n°6
→ l’aménagement de bas ports entre les ponts Wilson et Lafayette



En chiffres :

2,5 kilomètres d’espaces publics, de façade à fleuve
+75% d’espaces dédiés aux piétons
33 000 m2 d’espaces végétalisés
1200 arbres plantés
1,7 km de voie bus en site propre
Une « voie lyonnaise » cyclable tout le long du linéaire
Haltes fluviales et développement de la logistique urbaine
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