En avril dernier, la Société du Grand Paris, IDFM (Ile-de-France Mobilités) et l’AMIF (association des maires d’Ile-de-France) ont lancé un appel à projets pour inventer les espaces publics autour de cinq gares du nouveau métro. Près de trois mois après, les cinq lauréats sont dévoilés.

Dans le cadre de cet appel à projets, cinq quartiers d’Ile-de-France ont été sélectionnés pour accueillir et expérimenter durant six mois, des solutions innovantes portant sur l’éclairage urbain, le revêtement, le mobilier ou encore l’aménagement des espaces publics.

Il s’agit de Clichy-Montfermeil (ligne 16), Chevilly “Trois Communes” à l’Haÿ-les-Roses (ligne 14 sud), Champigny-Centre (lignes 15 sud et 15 est) et Massy-Opéra (ligne 18). Le cinquième site, la courneuve “6 routes” (ligne 16), remplace celui initialement choisi du Blanc-Mesnil, dont l’appel à projets a finalement été déclaré infructueux. Pour ce dernier, le lauréat sera désigné à la fin du mois de juin.

Comme l’explique Stéphane Beaudet, vice-président d’IDFM et président de l’AMIF: “l’enjeu de cet appel à projets est d’essayer de réapprendre à utiliser les espaces publics et d’en faire de véritables lieux de vie."

Pour ce faire, parmi les 81 candidatures reçues, cinq solutions ont été retenues. L’une d’entre elles, proposée par Cemex, intitulée “Revêtement Eau & Lumière” s’est mise au défi de signaler un parcours pour les voyageurs de passage dans le Val-de-Marne, au niveau de la gare de Chevilly “Trois Communes”. “Sur la voie publique sera installée un béton drainant dans lequel on aura réalisé une inclusion luminescente, c’est-à-dire une combinaison de granulats naturels et luminescents. Ces derniers étant fournis par BMC Diffusion”, raconte Nora Laichour, chargée de promotion et prescription chez Cemex.

De son côté Razel-Bec, en collaboration avec le Groupe Saint-Leonard, Atelier AConcept et la start-up XtreeE, prévoit d’équiper Massy-Opéra en mobilier urbain sur-mesure, conçu en impression 3D et disposé sur rails encastrés dans le sol pour pouvoir être déplacé régulièrement afin de modifier l’espace public. A l’intérieur du béton est également installé une puce qui envoie, sur les smartphones des riverains, des informations préalablement choisies par la collectivité, telles que des détails pratiques sur les commerces au alentours.

Répondant notamment aux problématiques de sécurité ou encore de bienveillance (bien-être des voyageurs) de l’appel à projets, les colonnes “Shuffle” développés par Richez Associés et Comatelec Schreder constituent un dispositif d’éclairage intelligent qui change de nuances et s’adapte en fonction de la saison et de la fréquentation aux abords. Elles sont également multifonctions disposant d’une connexion wifi, une caméra de surveillance et une borne de recharge pour véhicule électrique.

Déjà expérimentée en gare de Châteaucreux à Saint-Etienne (42), “Plug / Insetuu” est la dernière solution retenue. Mise au point par Metalink Urban, elle repose sur l’installation de point d’ancrages amovibles compatibles avec une gamme variée de mobilier urbain. L’objectif: moduler l’espace selon les envies. De plus, facile à positionner et désinstaller, l’équipement peut ainsi être changé selon les saisons, pour accueillir par exemple des bancs publics en été et des sapins à noël.

“Quand nous aurons mis en service le Grand Paris Express, presque plus personnes ne se souviendra de cette prouesse technique mais ce qu’il restera ce seront le gares. C’est ce que nous laissons aux futures générations”, ajoute Thierry Dallard, président du directoire de la SGP lors de la conférence, l’une de ses premières interventions presse.