Spécialisé dans la location d’espaces sanitaires mobiles autonomes et raccordables, WC Loc intervient sur plus de 5000 chantiers en France et a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros. Pour 2018, elle entend se développer davantage grâce notamment au rachat du fonds de commerce de Pelicab.

Après avoir enregistré une croissance d’environ 10 % en 2017, le groupe de 200 collaborateurs accélère son développement en rachetant le fonds de commerce de Pelicab, filiale française du groupe ADCO représentant le numéro deux du marché français du sanitaire mobile. Avec 40 nouveaux collaborateurs, 2 000 nouveaux matériels sanitaires et 20 véhicules hydrocureurs supplémentaires, cette acquisition représente aussi pour WC Loc la possibilité d’étendre son activité. Il ambitionne ainsi d’atteindre les 30 millions d’euros de CA en 2018. Pour l’heure, le groupe intervient sur plusieurs grands chantiers, tels que celui du tramway de Caen, de l’A63 ou du Grand Paris et possède également onze agences réparties partout en France (une agence au Portugal). Ces dernières conseillent régulièrement leurs clients sur les modalités techniques (raccordement, cuves) en fonction des contraintes du terrain ainsi que sur le nombre de sanitaires nécessaires à installer.

« Nous professionnalisons notre métier », explique Hervé Montagne, directeur général de WC Loc. « Il est important pour nous de donner du pouvoir aux régions afin d’assurer un service de proximité de qualité, d’être réactif et d’établir ainsi une relation de confiance avec nos clients. » L’entreprise a d’ailleurs créé une offre de services englobant la livraison, les vidanges, l’entretien, les services d’hygiène ou encore le traitement des déchets. « Si le produit n’est pas en soit révolutionnaire, les services, eux se sont développés », explique-t-il.
 
Un métier « un peu trop méconnu »

Si l’entreprise développe de nouveaux services et matériels (tels que les toilettes sèches), le frein, pour son activité et plus globalement le secteur, reste la sous-exploitation. « En comparaison à d’autres pays européens comme la Belgique où en moyenne une cabine sanitaire est installée pour 500 habitants, en France on en installe une pour 5000 habitants. », souligne Hervé Montagne. Dans l’Hexagone, bien que le code du travail impose de mettre à disposition des travailleurs sur les chantiers des moyens pour leur permettre d’assurer leur propreté individuelle (vestiaires, lavabos, cabinets d’aisances et le cas échéant douches), sur le terrain les installations sanitaires sont aussi parfois absentes. D’après Hervé Montagne: « en raison d’un manque de contrôle, il n’est pas toujours évident de constater le bon respect de la réglementation d’autant plus dans le cadre de chantiers courts de deux ou trois jours. »

Ce n’est pourtant pas l’aspect financier, 6€ par jour pour une cabine, qui retient certains opérateurs de chantiers à mettre en place ces dispositifs, ni même l’entretien, assuré par la société de location. D’un point de vue économique, sur un chantier de trois personnes, une cabine mobile autonome utilise 20 litres d’eau pour 300 utilisations alors qu’un sanitaire classique en consomme 7 L pour une seule utilisation. Pour l’opérateur de chantier chaque semaine, cela représente une économie de 200€ (moins de temps perdu hors chantier à chercher un lieu disposant de sanitaire) et sur le plan écologique une réduction de 190 L d’eau. Hervé Montagne qui, juge le coût de ces matériels insignifiant par rapport à ce qu’ils apportent au salarié (confort et bien-être), déplore un métier « un peu trop méconnu ».