L’Association des maires des grandes villes de France, l’AMGVF, organisait ce mercredi sa 15ème Conférence des villes sur le thème des « métamorphoses urbaines » et du rôle des villes « à l’heure post-carbone ». Les personnalités se sont succédé pour rappeler l’importance des métropoles et des zones urbaines dans le développement économique du pays.
La première à exprimer son point de vue sans concessions sur le rôle et la place des villes par rapport aux enjeux modernes a été Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris, qui a répété que les métropoles et les territoires urbains constituaient un vivier de solutions et non de problèmes, que ce soit pour l’emploi, le logement ou la transition énergétique. « Il s’agit d’avoir un propos réaliste et non pas polémique », a lancé Anne Hidalgo. « Les collectivités territoriales doivent s’engager dans une relation de confiance, sous le signe de la contractualisation, avec l’Etat. Il est de plus en plus dur de boucler nos budgets, mais le jour où nous ne pourrons plus investir dans les infrastructures et les équipements publics, nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer. »
L’édile de la capitale a également plaidé pour que les grandes villes soient reconnues comme pouvoirs périphériques et non comme pouvoirs d’opposition au pouvoir central. « Je demande une reconnaissance des villes dans un dispositif profitant à tous les territoires, y compris ruraux, dans l’optique de moderniser leur rôle », a ajouté Anne Hidalgo.
« La fiscalité doit être calquée sur les flux et non plus sur le patrimoine »
Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a pris la relève en affirmant que la fluidité des richesses est aujourd’hui plus importante que la quantité-même de richesses. En taclant au passage le processus de décentralisation : « Le drame de la décentralisation, c’est qu’elle a commencé par une carte alors qu’elle aurait dû terminer par une carte ». Comprenez par-là qu’on s’est d’abord penché sur une répartition géographique des compétences et des moyens, alors qu’il aurait peut-être fallu la laisser pour la fin. « Le monde de demain se construira sur la base du contrat », a estimé Jean-Paul Delevoye, rejoignant ainsi les propos d’Anne Hidalgo.
« Nous sommes à la fin d’une société de consommation mise en place par les Américains après la Seconde guerre mondiale ; nous passons en fait d’un goût de la consommation à un sens de la consommation. Et parmi les innovations, c’est le local qui marche du feu de Dieu ! » Le président du CESE a néanmoins alerté sur « l’asphyxie » des relations financières entre collectivités territoriales et Etat, appelant une nouvelle fiscalité qui serait basée sur les flux et plus sur le patrimoine.