Les députés des affaires étrangères et du développement durable, réunis en commission le 23 octobre dernier, ont validé le projet de loi visant à ratifier le traité franco-italien sur le tunnel ferroviaire Lyon-Turin.
Jugé trop coûteux, le projet de ligne ferroviaire entre Lyon et Turin avait été renvoyé après 2030 par la Commission Mobilité 21 suscitant l’indignation de la société Lyon-Turin Ferroviaire et la satisfaction des écologistes. Difficile toutefois de passer outre l’accord passé entre l’ancien président du Conseil italien Mario Monti et François Hollande lors du sommet franco-italien du mois de décembre 2012. La déclaration d’utilité publique publiée fin août au Journal Officiel a ravivé les espoirs aujourd’hui réchauffés par la validation du projet de loi en Assemblée nationale visant à ratifier le traité sur le tunnel ferroviaire. Une première étape qui précède l’adoption définitive prévue en séance plénière le 31 octobre prochain.
La chose ne fut pourtant pas facile en raison des dissidences observées dans le camp des écologistes et de l’UDI. Certains députés estiment en effet que ce projet, qui atteint la somme faramineuse de 26 milliards d’euros, est bien trop coûteux. Raison pour laquelle ils privilégient la modernisation de la ligne existante. Un projet contesté, car outre son caractère peu attractif du fait de son accès difficile, et de sa traversée longue et malaisée, sa rénovation implique de lourds travaux. "Si l’on veut faire une autoroute ferroviaire, il faudrait refaire tous les ponts pour les mettre à la dimension des camions pouvant passer sur les trains", met en garde le président de la société Lyon-Turin Ferroviaire, Hubert du Mesnil. Autre point de discorde, le financement "approximatif" du projet qui peut toutefois compter sur l’aide de la Commission européenne prête à financer 40% du coût du tunnel de base (3,4 milliards d’euros). En attendant un plan de financement viable, le percement de 9 km de l’un des deux tubes du tunnel a été annoncé suscitant d’ores et déjà l’ire des opposants transalpins au projet.