Situé dans un contexte très urbanisé, le tunnel de la Croix-Rousse à Lyon nécessite la mise en place cet été, de diverses mesures de sécurisation débutées au printemps. Dès l’automne, ces travaux laisseront place à d’autres, plus spécifiques, tel que le creusement de la future galerie de sécurité réservée aux « Modes Doux ».
Le début du creusement à l’explosif de la galerie de sécurité réservée aux « Modes Doux » engendrera des restrictions de circulation sous le tunnel existant entre l’automne 2010 et le printemps 2012. Côté Saône, après la réalisation des parois de la boîte d’entrée en terre au mois de juin, l’ensemble de la terre contenue dans cette boîte sera extraite entre juillet et août et le font sera recouvert par du béton projeté et des clous en fibres de verre.
En septembre, les fraises mécaniques seront les premières à grignoter la roche
sur une distance d’environ 30 mètres. Le creusement à l’explosif débutera dès l’automne
2010. Il respectera un phasage en quatre étapes : forage de trous permettant l’installation des explosifs, chargement de l’émulsion explosive et tir, évacuation de la roche par camions, création d’une coque de soutien en béton projeté et pose de boulons d’ancrage.
Le tunnel routier existant sera fermé à la circulation pendant chaque tir et n’ouvrira qu’après examen de sa structure, dans le but de sécuriser les automobilistes. Ceci implique des fermetures ponctuelles plusieurs fois par jour.
Côté Rhône, avant de construire la boîte d’entrée en terre (durant l’hiver 2010), il est nécessaire de conforter la pente naturelle du terrain situé au dessus de l’entrée du tunnel. Pour cela, une paroi haute de 16 mètres sera réalisée en plusieurs étapes
entre juillet et octobre 2010. Cette paroi en béton projeté appliqué sur un treillis soudé sera renforcée par une poutre tirantée et des clous d’ancrages. Longs de six mètres et inclinés de manière à bien être fixés dans la roche, ces clous en acier permettront de renforcer le terrain. Ils seront terminés par des plaques métalliques, techniquement appelées « têtes de clous», permettant un ancrage stable.
A l’écoute de la colline
Pour s’assurer de la stabilité des terrains et des bâtiments situés au dessus de l’axe du tunnel pendant le creusement de la galerie de sécurité réservée aux «Modes Doux», les entreprises en charge des travaux prennent des mesures de sécurité supplémentaires. Outre la mise
en place d’une procédure de référés préventifs et les travaux de consolidation des structures
alentours, des instruments de mesure sont installés dans le tunnel existant et sur le tracé de la future galerie. Ainsi, des opérations de forages ont permis d’installer des tassomètres (appareil de mesure du tassement des sols contrôlant l’affaissement des terrains), des inclinomètres (appareil mesurant l’inclinaison verticale) et des piézomètres (appareil de mesure déterminant les variations du niveau des nappes phréatiques).
Ces dispositions d’auscultation géologique sont complétées de relevés topographiques.
L’ensemble des données collectées sont traitées automatiquement avec un logiciel permettant des représentations graphiques précises. Les résultats de ces mesures permettent au géologue, présent en permanence sur le projet, de contrôler en temps réel le comportement du sol et du sous-sol et d’ajuster les dispositifs de creusement.
Des travaux qui préparent les travaux
Avant de commencer à creuser, la situation du chantier en coeur de ville a imposé des travaux préparatoires et un ensemble de précautions sécuritaires. Ces derniers mois, les équipes ont créé deux plates-formes logistiques - une côté Saône et l’autre côté Rhône - où sera installé le matériel nécessaire au creusement. Elles sont également intervenues de façon préventive dans le périmètre des travaux : construction de murs de soutènement, consolidation du mur des Fantasques par des clous d’ancrage, forages nécessaires à l’instrumentation de la colline pour surveiller son comportement.