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16 600 défaillances d’entreprises au T2 2025 soit une hausse de +1,3 %

LA RÉDACTION, LE 9 JUILLET 2025
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16 600 défaillances d’entreprises au T2 2025 soit une hausse de +1,3 %
Crédit : Altarès
Au 2e trimestre 2025, l’étude Altares "Défaillances et sauvegardes d’entreprises" enregistre 16 600 défaillances d’entreprises (+1,3%). Le niveau est historiquement haut mais reste quasi stable.

Ce trimestre se clôture sur un total de 16 586 procédures collectives ouvertes. Un niveau toujours très élevé mais avec une hausse désormais contenue à 1,3 %, qui laisse entrevoir un ralentissement des défaillances pour la fin d’année. Mieux encore, une amélioration sensible s’est installée au fil de ces 3 derniers mois : avril était sensiblement dans le rouge (+8 %), mai neutralisait la hausse et juin confirme un recul des défauts (-2 %). 

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Le bilan reste encore lourd pour les PME d’au moins 100 salariés et les TPE de 6 à 19 salariés. Le nombre d’emplois menacés recule à 65 000 à la faveur d’une meilleure résistance des PME de moins de 100 salariés. Sur 12 mois glissants, on reste sur le très haut ‘plateau’ au-delà de 68 000 défauts. Pour autant, la trajectoire des trois derniers mois entretient l’espoir d’un second semestre moins difficile.

Le nombre de défauts reste au plus haut, mais la tendance s’améliore au fil des mois

La France atteint toujours un nombre de procédures record mais reste quasi stable, loin des +23 % qu’accusait le pays il y a un an. La tendance est d’autant plus remarquable si l’on suit le détail au fil des mois. Après un mois d’avril encore franchement dans le rouge, mai a stoppé la hausse avant que juin ne confirme le reflux des défauts. Désormais, 1 procédure sur 3 se conclut sur un redressement judiciaire.

Avec 349 jugements enregistrés ce trimestre, le nombre de procédures de sauvegarde est en très net recul de 16,1 %. Cet outil d’anticipation retombe à seulement 2 % de l’ensemble des procédures. Les redressements judiciaires (RJ) touchent un plus haut niveau avec 5 177 jugements prononcés, soit une augmentation de 7,5 %. Les redressements représentent désormais plus de 30 % des procédures ouvertes.

Notons que la procédure de traitement de sortie de crise, créée pour faire face aux difficultés post-pandémie de Covid-19 (disponible jusqu’en novembre prochain) a été utilisée à seulement 23 reprises.

Le nombre de liquidations judiciaires (LJ) se stabilise (-0,7 %) légèrement au-dessus de 11 000 jugements et concerne les deux tiers des procédures ouvertes.

La situation s’améliore pour les PME de 20 à 99 salariés mais les plus grandes PME sont en difficulté

Deux catégories d’entreprises parviennent à stabiliser les ouvertures de procédures :

- Celles employant jusqu’à 5 salariés dont près de 14 300 entreprises ont fait défaut ce deuxième trimestre. Un nombre stable par rapport à la même période 2024. Ces structures concentrent 86 % de l’ensemble des procédures.
- Les PME de 20 à 99 salariés parviennent elles aussi à stopper la hausse des défauts. Près de 460 procédures ont été ouvertes, c’est 1 % de moins sur un an.

Des points de tensions sont à relever, en particulier pour les grandes PME :

- Les entreprises de 6 à 19 salariés sont dans une situation encore délicate. 1 773 ont défailli soit 10 % de plus qu’un an plus tôt.
- La dégradation est plus forte encore (+29 %) sur les structures d’au moins 100 salariés. 58 d’entre elles sont tombées en défaillance, soit quasiment une chaque jour ouvré. La tendance est donc lourde. Les deux tiers de ces défauts concernent des PME de moins de 200 salariés. Dans cette catégorie, important de noter qu’une procédure sur trois provient du secteur des services aux entreprises, avec le redressement prononcé pour un groupe de nettoyage de bâtiment.

En dépit des tensions relevées sur les plus gros employeurs, la résistance des PME de moins de 100 salariés permet de contenir le nombre d’emplois menacés à 65 000 contre 69 500 un an plus tôt.

Les plus jeunes entreprises comme les plus anciennes sont à la peine

Les jeunes entreprises de moins de 3 ans sont à la peine. Près de 2 000 ont défailli ce trimestre, soit 8 % de plus qu’au printemps 2024. Ces structures disposent généralement d’une capacité financière très faible. Ce qui conduit les tribunaux à opter pour l’ouverture d’une liquidation judiciaire dans plus des trois quarts des cas. Les deux tiers de ces jeunes entreprises défaillantes se concentrent dans la construction, le commerce ou la restauration.

Les structures les plus anciennes sont à peine mieux loties. Près de 5 400 entreprises installées depuis plus de dix ans sont entrées en défaillance, un nombre en augmentation de plus de 6 %.

9 200 entreprises âgées de trois à dix ans ont fait défaut contre plus de 9 400 il y a un an, soit un recul de 3 %.

Le nombre de défauts baisse dans la construction


Le deuxième trimestre confirme l’amélioration amorcée par plusieurs secteurs lors du premier trimestre. Le bâtiment offre une remarquable résistance, notamment dans le gros œuvre, et l’immobilier accélère son redressement. La très bonne tenue de la construction, concentrant le quart des défaillances, renforce la tendance globale.

La construction compte encore près de 4 200 ouvertures de procédures collectives (4 183) mais la trajectoire s’inverse et le secteur affiche une baisse sensible de plus de 5 %.

Le gros œuvre (1 203 procédures) enregistre une nette baisse des ouvertures (-7 %) dans la construction de maisons individuelles comme en maçonnerie. Le second œuvre (2 033) connait un reflux moindre (-3 %) tiré par de fortes améliorations dans la menuiserie, charpente ou couverture tandis que l’évolution est sévère en installation électrique, étanchéification ou isolation.

Les travaux publics (181) retrouvent des couleurs (-14 %) après un premier trimestre plus compliqué.

Les agences immobilières (206) souffraient encore fortement il y a un an avec un nombre de procédures qui s’envolait de 58 %. Le premier trimestre 2025 était tout autre avec un recul de 17%. Ce printemps consolide cette dynamique avec une baisse de 29 %.

Les activités qui peinent à résister

L’industrie est à peine dans le vert (-1 %) avec un peu plus d’un millier de défauts (1 011). 

L’industrie manufacturière est, en revanche, défavorablement orientée (+4 % ; 640) en dépit de reculs très sensibles dans la fabrication de matériaux de construction, l’imprimerie ou la métallurgie et mécanique. Les manufacturiers du textile-habillement, de l’environnement (traitement des déchets) ou de la réparation-maintenance enregistrent de fortes hausses des ouvertures de procédure.

Les services aux entreprises contiennent l’augmentation du nombre de défauts à 3 % (2 249) à la faveur de bonnes tendances dans l’ingénierie ou la sécurité. L’évolution est en revanche sévère dans le conseil en communication et gestion et le nettoyage de bâtiments.

Les activités plus franchement dans le rouge

Les transports (809) accusent une dégradation plus lourde nette (+13 %). Si le transport de fret (-3 %) passe au vert, dans l’interurbain comme l’urbain, ce n’est pas le cas du voyage (+49 %) sanctionné par l’activité de taxis (+57 %). Les autres activités de transport (+28 %) sont affectées par la distribution de colis ou les livraisons à domicile.

Les activités d’assurance et financières (+15 % ; 194) sont délicates pour les gestionnaires de fonds ainsi que les agents et courtiers d’assurances.

Si les services informatiques & édition de logiciels tentent de résister (+3 % ; 389), c’est plus difficile pour les autres activités d’information & communication (+20 % ; 183) notamment dans la production de films cinématographiques ou les studios d’enregistrement ou d’édition musicale.

L’agriculture est également sous tension (+10 % ; 367) notamment dans les cultures plus particulièrement de céréales et de la vigne. L’élevage résiste mieux à l’exception de la volaille.

« Sans surprise, dans une économie poussive, le plateau durable que nous envisagions en début d’année s’est installé sur ce premier semestre au-delà de 68 000 défauts. Un niveau au plus haut donc, mais stable. La dégradation est notamment stoppée pour les plus petites entreprises qui constituent l’essentiel des défauts. Les grandes PME-ETI sont beaucoup moins nombreuses, moins d’une soixantaine, mais quasiment chaque jour l’une d’elles entre en procédure collective transférant le risque sur les partenaires commerciaux et préteurs. A ce risque business s’ajoute une menace sur l’emploi ; en effet, ces seuls grands employeurs concentrent 18 000 des 65 000 emplois comptabilisés ce deuxième trimestre. Les tensions semblent donc devoir durer encore et pourtant des signes de détente apparaissent. Pour ces grands comptes comme pour les TPME, le nombre de défaillances enregistrées en juin est en baisse. De plus, le bâtiment retrouve des couleurs », commente Thierry Millon, directeur des études Altares.




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