Après avoir été directeur artistique dans le cinéma pendant 20 ans, Frédérick Gautier « FCK » entreprend des études à l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, où il se refamiliarise avec le modelage et la céramique. Depuis l’âge de 12 ans, il pratique la céramique, avec des formations en France et au Japon. Son intérêt pour la ville, le paysage et l’architecture l’a conduit à admirer des architectes tels que Le Corbusier, Oscar Niemeyer et Mies van der Rohe. Les préceptes modernistes, brutalistes de ses mentors imprègnent ses objets, bâtis tels de micro architectures. De la même manière, la volonté de faire de son paysage, des objets fonctionnels, limite l’expression ornementale. Chez FCK, la photographie, l’image et l’objet, ont vocation à être graphique, utile et à la recherche d’une économie de geste au service du quotidien. Les objets sont produits avec rapidité et agilité, ensuite numérotés puis inventoriés. Fasciné par les différentes textures du béton, notamment le béton brut avec ses empreintes de bois, il a commencé à les reproduire en céramique. « Je crée des moules en bois pour façonner le béton, cherchant à capturer l’essence de ces matériaux dans mes œuvres. Je collabore aussi avec la société belge Serax en tant que designer céramiste », précise-t-il, « j’apprécie les nuances de gris du béton, qui évoluent avec le temps et se patinent au contact des éléments naturels. Cette matérialité évoque le concept japonais du “wabi-sabi”, qui valorise la beauté de l’imperfection et de l’impermanence. Le béton offre une rapidité de mise en forme, une solidité remarquable, tout en acceptant les fissures et les imperfections qui racontent son histoire ». Aspect banché, irrégulier, texturé ou lisse… Frédérik Gautier aime la plasticité et les variations du béton. Le designer recherche la pureté et la fonctionnalité des formes : cylindre, cube, cône ou disque. « À mon échelle, l’utilisation du béton me permet de réduire la consommation d’énergie, car il ne nécessite pas de cuisson au four comme la céramique », conclut FCK, « je suis sensible aux initiatives visant à diminuer l’empreinte carbone du béton, bien que mon utilisation reste modeste comparée à la construction d’immeubles ».
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