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BÂTIMENT - GROS OEUVRE

[Tribune] Comment l’IoT pose les fondations des bâtiments du futur ?

PUBLIÉ LE 23 MARS 2020
KIM BYBJERG, VP CHARGÉ DE L’IOT ET DE LA MOBILITÉ CHEZ TATA COMMUNICATIONS 
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[Tribune] Comment l’IoT pose les fondations des bâtiments du futur ?
Pour constructioncayola.com, Kim Bybjerg, vice-président, chargé de l’IoT (l’Internet des Objets) et de la mobilité, chez Tata Communications nous donne sa vision des bâtiments du futur qui s’érigeront prochainement dans nos métropoles. 

Demandez aux personnes à quoi ressemble, selon elles, le bâtiment du futur, et beaucoup décriront quelque chose de vaguement extraterrestre, de forme étrange et, peut-être même, flottant dans les airs. Mais nul besoin de voyager dans le temps pour entrevoir ce que l’avenir nous réserve. 

Avec leurs façades entièrement vitrées, The Edge, à Amsterdam, et le Cube Berlin, avec ses dix étages, rappellent bon nombre d’autres immeubles de bureaux récemment construits ; mais tous deux offrent un aperçu de ce à quoi pourraient bien ressembler beaucoup de bâtiments du futur, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. 

Ces deux édifices sont bardés de capteurs qui surveillent ce qui se passe à l’intérieur, des conditions ambiantes aux espaces occupés à un moment donné, afin que l’éclairage et les systèmes de climatisation puissent être réglés en conséquence. Les employés disposent d’une application mobile consacrée qui les aide à trouver un bureau ou un lieu de réunion disponible, leur donne accès à diverses installations, et leur permet d’ajuster le niveau de l’éclairage et de la température à l’endroit où ils ont choisi de travailler ce jour-là. Même l’entrée du parking est totalement automatisée, l’éclairage n’illuminant que la zone où il détecte une présence humaine. Si l’on y ajoute les panneaux solaires installés sur les façades et les toitures des bâtiments environnants, The Edge consomme 70 % d’électricité de moins qu’un immeuble de bureaux type1

« S’écologiser » tout en générant de nouvelles sources de revenus

L’exploitation de l’Internet des Objets (IoT) pour surveiller intelligemment l’utilisation d’un bâtiment, associée aux prévisions basées sur les conditions météorologiques et l’état de la circulation, permet aux gestionnaires d’immeubles d’anticiper le taux d’occupation du bâtiment au jour le jour. Cela signifie que le personnel des services de restauration peut limiter au maximum le gaspillage, que les agents d’entretien peuvent faire l’impasse sur les salles inutilisées, et que le personnel de maintenance est prévenu à l’avance lorsqu’il faut effectuer des réparations ou assurer un réapprovisionnement en fournitures de bureau.

Les immeubles de ce genre se démarquent à l’heure actuelle car ils constituent l’exception plutôt que la règle, mais ils nous donnent une idée de ce à quoi l’on devra s’attendre à l’avenir en ce qui concerne nos écoles, nos bureaux et les autres lieux publics. Bientôt, tous les nouveaux immeubles surveilleront de manière intelligente des éléments tels que la qualité de l’air ou la sécurité, tandis que les systèmes de gestion des bâtiments compatibles avec l’IO deviendront de plus en plus sophistiqués à mesure de l’augmentation du volume de données générées.

Améliorer la connectivité d’un bâtiment fait aussi naître de toutes nouvelles opportunités pour les entreprises. Grâce aux nouvelles capacités de collecte et de gestion des données de l’IoT, les sociétés de gérance d’installations et les fabricants d’électronique traditionnels ont l’occasion de transformer leurs modèles commerciaux. Des offres inédites, comme le chauffage ou l’éclairage en tant que services, leur permettent de créer de nouvelles sources de revenus, tout en fournissant à leurs clients des services plus intelligents et plus personnalisés. Les données supplémentaires générées via ces systèmes permettent aux entreprises d’économiser de l’argent et de réduire leur empreinte carbone sans déranger le personnel. La performance écologique des entreprises étant de plus en plus passée au crible, ces données peuvent également servir pour les rapports de résultats environnementaux.   

La prochaine étape consistera à étendre les capacités des immeubles connectés au-delà de leurs murs physiques et à les relier aux autres bâtiments alentours, pour s’intégrer à l’écosystème IoT et aux infrastructures urbaines intelligentes plus vastes. Ainsi, les données pourront être utilisées à une plus grande échelle, et l’ensemble de la zone, au lieu de simples installations individuelles, pourra fonctionner plus efficacement. Imaginez donc que vous conduisez pour vous rendre à votre travail, et tandis que votre voiture connectée approche du parking de l’immeuble IoT, elle vous dirige vers une place de stationnement libre non loin, ou vous prévient d’une promotion sur les petits-déjeuners proposée par le café situé dans le hall. Si vous arrivez le premier, la climatisation ou le chauffage de l’étage sort du mode économie d’énergie et s’allume pour vous éviter de transpirer à grosses gouttes ou d’être frigorifié pendant que vous prenez place à votre bureau.  

Protéger les immeubles connectés contre les cybermenaces 

Naturellement, tout accroissement de la surface d’attaque, qu’il s’agisse d’une voiture connectée, d’un immeuble entier, ou simplement des quelques ampoules intelligentes de votre domicile, augmente le risque d’une intrusion. Les hackers n’ont pas grand-chose à gagner à accéder à votre lampe de chevet, mais si des données d’entreprise plus sensibles peuvent être volées en piratant le système de chauffage ou de stationnement d’un bâtiment, cela devient une cible très attrayante pour les cybercriminels, ce qui rend la sécurité plus importante que jamais. 

Le risque étant double, il convient de protéger les données à la fois lorsqu’elles sont en mouvement (c.-à-d. pendant qu’elles font l’aller-retour vers le cloud sur un réseau IoT) et lorsqu’elles sont au repos (c.-à-d. dans n’importe quel « objet » ou périphérique connecté). Les réseaux mobiles privés, agrémentés d’un réseau mobile privé virtuel mondial doté d’une connectivité « edge mobile vers le cloud » chiffrée, contribuent à garantir la sécurité et l’intégrité des données dans tout un éventail d’applications, d’une voiture à un immeuble connecté. 

Mais qu’en est-il des édifices qui datent du XIXe siècle ? Il est relativement simple d’incorporer des technologies IoT sécurisées et intelligentes en partant de zéro, mais les bâtiments anciens n’étaient pas conçus pour être équipés de capteurs et de réseaux, et cela n’est pas toujours possible à réaliser, en particulier lorsqu’il s’agit d’un monument historique.

Ce n’est toutefois pas impossible. Lorsque l’Empire State Building de New York fut achevé en 1931, le téléphone en Bakélite était considéré comme à la pointe du progrès ; mais ce gratte-ciel n’a nullement perdu son statut d’emplacement de prestige pour les entreprises à mesure que des immeubles plus modernes surgissaient autour de lui. Afin de résoudre les problèmes liés à l’intelligence et à l’efficacité énergétique, cet immeuble de 102 étages a fait l’objet de travaux de rénovation d’un montant de 550 millions de dollars. Un système de gestion de bâtiment a été installé, qui fait appel à des capteurs pour permettre la régulation intelligente de la climatisation et de la qualité de l’air en fonction du taux d’occupation de zones spécifiques. Résultat : certains bureaux de l’édifice sont désormais comparables aux nouveaux immeubles écologiques sur le plan de la consommation d’énergie2.  

Selon un rapport de 2019 publié par le laboratoire d’idées américain EraNova Institute, ce qui empêche de nombreux bâtiments de devenir plus intelligents, c’est leur trop grande dépendance à l’égard du papier3 pour la gestion des systèmes critiques, tels que l’électricité, la plomberie ou la climatisation. Bien qu’une rénovation de l’ampleur de celle de l’Empire State Building soit une opération complexe et onéreuse, la rentabilité de cet investissement est indéniable pour les propriétaires et gestionnaires d’immeubles, ainsi que pour les entreprises, les individus et l’écosystème urbain au sens large. La transformation numérique est la clé de la reconstruction de nos villes, quelle que soit l’ancienneté de leurs fondations.



1. https://www.breeam.com/case-studies/offices/the-edge-amsterdam/
2.
 https://memoori.com/empire-smart-building-making-case-retrofitting-historic-buildings/
3. https://www.smartcitiesworld.net/news/most-buildings-are-too-dumb-to-get-smart-3794​
Kim Bybjerg, vice-président chargé de l’IoT et de la mobilité chez Tata Communications. DR.
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