En juin 2024, GreenAlp, gestionnaire de réseau d’électricité et de gaz à Grenoble, lançait avec Colas un chantier d’un nouveau genre : un projet de terrassement 100 % électrique, en plein centre-ville. Engins de chantier alimentés uniquement à l’électricité – mini-pelle de 2,5 t, pilonneuse, plaque vibrante, fourgon – et zéro recours aux carburants fossiles. Une première locale ambitieuse, inscrite dans une logique de réduction des émissions carbone, de diminution des nuisances sonores et d’amélioration du cadre de vie urbain.
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"Cette 1ère année en mode 100 % électrique est un vrai succès", commente Philippe Meunier, directeur d’agence chez Colas. "En 2026, nous comptons élargir significativement notre parc d’engins électriques". La prochaine étape : intégrer de nouveaux équipements comme des batteries autonomes rechargeables, silencieuses et optimisant les opérations sur site. Le groupe reste mobilisé pour tester, aux côtés de ses clients et fournisseurs, les solutions bas carbone les plus prometteuses. "GreenAlp reste un pionnier de la transition énergétique, et nous souhaitons l’accompagner pour faire évoluer les mentalités dans la profession", souligne-t-il.
Au-delà de la prouesse technique, les gains environnementaux sont tangibles. Sur l’année écoulée, 38 chantiers 100 % électriques ont été réalisés, dépassant de 50 % les objectifs initiaux (25 chantiers prévus). Cela représente aujourd’hui près d’un quart de l’ensemble des chantiers exécutés par Colas dans la zone concernée.
En termes d’impact environnemental, les chiffres sont tout aussi parlants :
- 5 tonnes de CO₂ évitées sur l’année
- Soit 25 % d’émissions en moins par rapport à un chantier classique
- Une réduction équivalente à plus de deux allers-retours Paris–New York
Outre le bilan carbone, les bénéfices sont aussi acoustiques et olfactifs. "Le confort apporté par ces machines électriques est indéniable, pour les opérateurs comme pour les riverains", confirme Claude Goudy, responsable ingénierie chez GreenAlp. "Moins de bruit, moins d’odeurs : cela change complètement la perception d’un chantier en ville".
Cette avancée s’inscrit dans le cadre d’une politique d’achat socialement et environnementalement responsable, comme le rappelle Malvina David, responsable des achats du groupe GEG (dont GreenAlp est une filiale) : " Colas a dépassé ses engagements en matière de chantiers électrifiés. Cela montre à quel point les marchés publics, bien orientés, peuvent être des leviers efficaces pour la transition énergétique locale".
Un cap vers l’électrification généralisée ?
Ce retour d’expérience pourrait bien faire école. En démontrant la faisabilité et la pertinence technique d’un chantier de terrassement 100 % électrique en contexte urbain dense, GreenAlp et Colas apportent une preuve concrète que l’électrification du BTP n’est plus un projet d’avenir, mais une réalité opérationnelle.
À l’heure où les exigences environnementales s’intensifient sur le plan réglementaire comme sociétal, les enseignements tirés à Grenoble pourraient inspirer d’autres maîtrises d’ouvrage publiques et entreprises de travaux à franchir le pas.