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AVIS D'EXPERT / Bactéries dans les réseaux d'eau : un danger pour l'Homme... et les installations

PUBLIÉ LE 25 MARS 2021
LA RÉDACTION
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AVIS D'EXPERT / Bactéries dans les réseaux d'eau : un danger pour l'Homme... et les installations
Fabrice Audibert, manager de la prescription et des marchés tertiaires chez BWT France.
Maintenir une qualité d’eau stable dans les réseaux d’eau dans les bâtiments, et s’assurer contre la prolifération bactériologique dangereuse pour l’homme ou les canalisations, nécessite une démarche de bout-en-bout alliant conception ad hoc des réseaux, analyses régulières et traitements appropriés. De la conception des réseaux, bactériologie et traitement, Fabrice Audibert, manager de la prescription et des marchés tertiaires chez BWT France, en détaille les enjeux.
 
« Le réseau d’eau d’un bâtiment, surtout lorsqu’il s’agit d’un ERP (Établissement Recevant du Public) tel qu’un hôpital ou un EHPAD, est l’un des éléments les plus critiques. Sans un suivi et des traitements rigoureux, il peut représenter un danger pour la santé de ses utilisateurs ou de son environnement, ainsi que pour le bâtiment lui-même. Les bactéries qui s’y développent peuvent en effet rendre impropre la consommation de l’eau mais également détériorer le réseau.
Les Bactéries légionelles, et Pseudomonas, en particulier les Pseudomonas aeruginosa, comptent parmi les bactéries les plus répandues, et peuvent provoquer de simples troubles, mais aussi entraîner des infections nosocomiales et s’avérer mortelles sur des sujets déjà fragilisés. La Legionella pneumophila, sans doute la plus connue de toutes, fait l’objet de toutes les vigilances tant dans les logements que dans les ERP, en raison de sa forte dangerosité (infections pulmonaires) et de son mode de transmission (inhalation de micro-gouttelettes).
Mais ces bactéries dangereuses pour la santé humaine ne sont pas les seules présentes dans les réseaux. Ainsi, les Bactéries Sulfato-Réductrices (BSR) et ferrugineuses (IRB) provoquent des phénomènes de biocorrosion (ou corrosion bactérienne), qui détériorent les canalisations des réseaux climatiques des bâtiments.
Pour limiter les impacts de ces phénomènes, des analyses régulières et des traitements récurrents sont nécessaires, afin de limiter la prolifération de ces bactéries et de leurs conséquences potentielles sur l’Homme et les bâtiments. »
 
     La conception des réseaux : un rôle préventif majeur
« Les matériaux utilisés pour la conception des réseaux d’eau jouent un rôle de premier plan dans leur gestion future. En effet, chaque matériau, du fait de ses propriétés intrinsèques, ne réagit pas de la même façon face au développement des bactéries, ni aux traitements utilisés. Le type de bâtiment (habitat, ERP...) et les usages prévus doivent conduire à une réflexion afin de faire les bons choix en matière de déploiement des réseaux hydrauliques.
Ainsi et par exemple, le cuivre, s’il résiste bien à la pression, est peu favorable à la formation du biofilm (amas de cellules bactériennes qui s’attachent aux parois des canalisations) et supporte bien les traitements. Mais il est aussi très sensible à la corrosion, l’érosion, l’abrasion et la cavitation à une vitesse de circulation de l’eau supérieure à 0,8 m/s.
À côté, les matériaux synthétiques types multicouche, PVC et PER, s’ils sont relativement simples à déployer et non sensibles à la corrosion par l’eau, réagissent défavorablement aux traitements chlorés, gèrent mal les chocs thermiques (multicouche & PER) ou encore le biofilm s’y accrochent facilement (PVC).
Enfin, l’acier galvanisé, particulièrement résistant à la pression, présente des inconvénients majeurs : niche pour les bactéries favorisant le biofilm, sensibilité à la corrosion hydrique, aux chocs thermiques et aux produits chlorés.
In fine, le choix des matériaux des réseaux hydrauliques, en fonction de leur finalité, joue un rôle majeur dans la prévention des risques bactériologiques. Il doit s’appuyer sur quatre principaux indicateurs, que sont la résistance aux phénomènes de corrosion, leur propension à favoriser ou non la formation du biofilm, leur faculté à supporter les agents désinfectants (en préventif ou curatif) et leur capacité à maintenir des conditions de circulation hydrauliques optimales (éviter le soutirage ou la survitesse). »
 
     Traitements : préventifs ou curatifs ?
« Dans une eau claire « à vue d’œil », peuvent se terrer des bactéries aux effets délétères tant pour la santé humaine que pour les réseaux eux-mêmes. Dans les ERP, et en particulier les établissements de soins et santé, les analyses doivent donc être régulières pour s’assurer de la qualité des eaux. Et ce d’autant plus que la responsabilité pénale du gestionnaire de l’établissement peut être engagée en cas de contamination de l’eau entraînant sa non-potabilité pour l’Homme.
En préventif, deux types de traitement sont principalement utilisés. Traitement par radiation, les ultraviolets constituent une solution écologique, fiable et efficace contre la prolifération de germes et bactéries. Un traitement chimique par dioxyde de chlore s’avère très efficace le cas échéant et en fonction des matériaux utilisés dans le réseau : ce dernier ne détruit pas les bactéries mais les empêche de se multiplier. En 10 à 15 jours, les bactéries existantes meurent d’elles-mêmes.
L’ultrafiltration trouve quant à elle son intérêt en traitement curatif d’urgence (également utilisable en traitement préventif). Méthode de séparation membranaire, l’ultrafiltration permet d’éliminer bactéries, fibres, matières en suspension, micropolluants, et toute autre matière dissoute dans l’eau. Enfin le chlore est un désinfectant couramment utilisé dans le traitement d’eau, efficace en traitement préventif (injection en continu à faible dose dans le réseau : 1 mg/L) ou en traitement curatif de choc (10 à 100 mg/L) en cas de problème avéré.
Tout comme le choix des matériaux du réseau, les options de désinfection doivent répondre aux impératifs de qualité de l’eau, en fonction de ses usages et du type de réseau déployé. Une combinaison de solutions physiques et chimiques est généralement recommandée, afin de croiser traitement instantané et rémanence, et une qualité d’eau stable. »
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