CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Réseaux VRD > Renforçons les agences de l’eau
RÉSEAUX VRD

Renforçons les agences de l’eau

PUBLIÉ LE 3 JUILLET 2020
S. B.
Archiver cet article
Renforçons les agences de l’eau
Derrière ce titre frappé au coin du bon sens pour qui veut un secteur de l’eau pérenne et en bonne santé, se trouve un des leitmotive de Frédéric Van Heems, le président de la FP2E, qui s’est exprimé face à la presse. Le but de cette rencontre était de nous faire partager sa vision de la meilleure façon de faire repartir un secteur qui était déjà en petite forme avant même l’arrivée de la pandémie de la Covid-19.
 
La saison estivale approchant, les inquiétudes se portent nécessairement sur l’état de la ressource en eau potable et les éventuelles pénuries. Sur ce point, le président de la FP2E ne se veut pas forcément rassurant mais plutôt objectif : il y aura pénurie d’autant que le stress hydrique commence à se faire jour sur une partir du territoire allant du nord est à la région centre. Comme d’habitude, d’autres zones, à l’image du bassin Adour-Garonne devraient souffrir cet été. Seul point positif : la recharge des nappes phréatique à l’automne qui devrait permettre d’émousser un peu le phénomène.
 
Les réseaux sont un point clé pour l’eau de demain. C’est en tout cas un élément du discours de Frédéric Van Heems qui insiste sur l’aspect très local des manques d’eau qui pourrait trouver une solution au travers de réseaux d’eau en meilleur état et avec de plus nombreuses interconnexions. Ce serait une bonne façon d’en finir avec les images des journaux télé qui montrent, été après été, des villages isolés dont les habitants doivent être ravitaillés. Dans l’intérêt de l’accès à la ressource, c’est un point clé, en tête de liste des propositions de la FP2E pour la relance du secteur (voir encadré). Une occasion de rappeler que les délégataires de service public seraient plus performants dans l’inventaire du patrimoine que les régies.
 
Augmenter le prix serait-il une fatalité ? Sans doute puisqu’il est de notoriété qu’il n’est pas assez élevé pour couvrir les frais dans un modèle où l’eau paye l’eau… et que passer de 6 Md€ investis par an dans l’eau et l’assainissement aux 9 Md€ réellement nécessaires ne se fera pas sans en passer, au moins en partie, par ce biais. Ainsi, il devrait augmenter légèrement dans les années qui viennent. Toutefois, ce n’est pas la seule voie d’action et le président le martèle : il est essentiel de conserver, de renforcer les Agences de l’eau puisque l’eau se gère à l’échelle locale. Et Frédéric Van Heems d’exprimer son désamour envers le principe du plafond mordant. Pour avoir une eau potable et un assainissement de qualité, il faut du financement et que les agences de l’eau retrouvent leur plein budget.
 
Il faut arrêter de baisser de façon démagogique le prix de l’eau. D’autant que, comme le rappelle le président de la FP2E, investir dans l’économie passe par l’investissement dans les infrastructures, ce qui est un investissement local ! « Les investissement de l’eau sont une priorité absolue », martèle-t-il. C’est pourquoi la FP2E propose un fond destiné à renforcer le système de proximité des agences de l’eau. Point à ne pas négliger dans la vie économique : une région avec des problèmes d’eau est une région qui va faire fuir les touristes et donc une manne économique non négligeable dans notre pays.
La FP2E a fait un calcul étonnant : il suffirait que tous les consommateurs d’eau en bouteille, économisent l’achat d’un pack de 6 bouteilles par mois et reportent cette consommation vers l’eau du robinet pour que le prix de l’eau puisse être augmenté de 10 % sans toucher au pouvoir d’achat global des ménages.
 
La Covid-19 a permis de réaliser qu’il fallait être prêt à affronter les crises. Et celle du changement climatique est d’une ampleur sans précédent par son inéluctabilité et sa progression lente et implacable. Le secteur de l’eau peut être rassuré puisque les entreprises s’adaptent et on plutôt bien résisté aux conséquences de la pandémie. Et pourtant, le sujet de l’eau est un sujet qui a pris de l’importance tardivement dans notre pays puisque des années 70 au début des années 2000, avoir de l’eau potable n’était pas un souci. C’était même un geste considéré comme acquis. D’où l’état du patrimoine et la prise de conscience bien réelle mais plus tardive que chez nos voisins. A titre d’exemple : la REUT (réutilisation des eaux usées traitées). « Alors que l’Italie et l’Espagne sont à 10, voir 15 % d’utilisation de ces eaux, la France n’est qu’à peine à 1 % », regrette Frédéric Van Heems.
 
Et qui dit traitement de l’eau dit aussi devenir des boues. Et là, la crise de la Covid-19a posé les règles d’une réflexion pour large puisqu’il était interdit d’épandre les boues non hygiénisées. Envisager l’incinération aurait été un non sens et un surcoût de 15 %. De plus, sans épandage, cela aurait mis en difficulté de nombreux agriculteurs. Le lisier ? Ce n’est pas mieux et ce n’est pas tracé contrairement aux boues. Quoiqu’il en soit, il est devenu clair qu’il fallait améliorer les normes et les process d’épuration dans les Step, d’autant que la France est encore pointée du doigt pour le mauvais taux épuratoires de nombreuses Step, majoritairement rurales.
 
S. B.
 
 
 
Les propositions
1 – sécuriser l’approvisionnement eu eau potable par le doublement du taux de renouvellement des réseaux et par la digitalisation de leur pilotage.
2 – Accroître le recours à la réutilisation des eaux usées.
3 – Renforcer la protection des captages d’eau et le traitement des micropolluants.
4 – Lancer une nouvelle étape dans la généralisation de l’hygiénisation des boues d’épuration.
5 – Intensifier les investissements dans les stations d’épuration pour en améliorer encore le traitement et les rejets, là où c’est nécessaire. Renforcer la surveillance des eaux de baignade.
6 – Développer la méthanisation des boues dépuration pour renforcer la sobriété énergétique des services d’eau et d’assainissement.
7 – Doper l’action des Agences de l’eau pendant le plan de relance et après : révision du plafond mordant, fléchage vers les agences du financement issu du Green Deal européen, fonds Aquae spécial relance, etc.
 
L’emploi
Avant la crise, le secteur de l’eau était en tension sur l’emploi. Pour illustrer son propos, Frédéric Van Heems prend l’exemple des électromécaniciens. C’est une profession qu’il est difficile de recruter mais surtout de conserver. « Le secteur de l’eau en a formé beaucoup qui sont partis ensuite vers les travaux du Grand Paris ou pour des entreprises frontalières avec, à la clé, de meilleurs salaires », explique un peu amer le président de la FP2E.
Cette tension sur l’emploi est un peu moins forte du fait de la crise. Frédéric Van Heems appelle de ses vœux « un relance rapide de l’activité et une orientation vers une écoresponsabilité encore plus marquée parce que l’eau, ce sont des emplois locaux ».
 
(@Klimkin - Pixabay)
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
NGE met la Métropole du Grand Lyon à vélo
NGE met la Métropole du Grand Lyon à vélo
Le numérique doit changer de braquet
Le numérique doit changer de braquet
L’Assemblée de toute une profession
L’Assemblée de toute une profession
L’Assainissement sous le signe du trident
L’Assainissement sous le signe du trident
Tous les articles Réseaux VRD
L'essentiel de l'actualité de la construction
Ne manquez rien de l'actualité de la construction !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS