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RÉSEAUX VRD

Les réseaux d'eau vraiment sécurisé ?

PUBLIÉ LE 25 MAI 2020
SÉBASTIEN BATTAGLINI
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Les réseaux d'eau vraiment sécurisé ?

Sécuriser les réseaux d’eau potable n’est pas une mince affaire, mais c’est nécessaire pour éviter toute intrusion, tout acte de malveillance sur les installations. C’est ce qui s’est passé sur le territoire de la communauté urbaine Angers Loire Métropole qui a subi le cas stressant d’une ouverture non autorisée de trappe d’accès à un réservoir d’eau potable.

Depuis de nombreuses années, Angers Loire Métropole est active dans le domaine de la sécurité de l’eau potable. Le contexte international a affermi la détermination de la communauté urbaine pour qui le renforcement de la sécurité des ouvrages est une priorité. « Cela engendre un coût non négligeable mais le risque est important et nous avons tout intérêt à sécuriser au maximum nos réseaux. Toutefois, il faut trouver le juste équilibre entre cette sécurité et la facilité d’exploitation par nos équipes », nous explique Guillaume Cesbron, Responsable QSE et Centre Technique Direction Eau - Assainissement de la communauté urbaine Angers Loire Métropole. Il faut donc des dispositifs sûrs, fiables, simples et performants.

Une intrusion détectée sur l'eau potable !

En octobre 2018, l’ouverture d’un capot au niveau d’un réservoir d’eau potable est détectée sur le réseau. Ce capot était surveillé 24/7 jours par une usine qui a immédiatement donné l’alerte après la détection de l’ouverture. « Dans ces cas-là, nous avons une procédure qui appelle immédiatement les forces de l’ordre et, en parallèle, nos équipes d’astreinte. Les forces de l’ordre viennent sécuriser la zone où l’intrusion a eu lieu afin que nos équipes puissent venir travailler en toute sécurité sans être exposés à un risque éventuel », explique Guillaume Cesbron. Dans le cas précis, l’intervention a demandé moins de 15 minutes. Un temps qui peut être encore raccourci lorsque l’on se trouve dans un contexte Police Nationale.

Le capot n’était pas sécurisé

Il a donc pu être forcé très rapidement et quand les équipes sont arrivées sur place, il n’y avait plus aucune présence. Les forces de l’ordre ont isolé le périmètre et les hommes de la communauté urbaine ont immédiatement isolé le réservoir. « Le réservoir a été by-passé pour analyser ce qui aurait pu être mis dedans », détaille Guillaume Cesbron. Cet isolement du réservoir permet de continuer l’exploitation sans risque et cela a donc permis de bloquer une éventuelle contamination du réseau.

Des prélèvement en urgence

Une fois le réservoir isolé, des prélèvements d’eau sont réalisés et envoyés à un laboratoire pour des analyses bactériologiques, physico-chimiques et microbiologiques. Les résultats se font attendre au minimum 48 heures. « Pendant ce temps, nous avons continué à faire fonctionner le réseau en maintenant le réservoir isolé. L’incident ayant eu lieu un dimanche, les résultats d’analyse ne nous sont parvenus que le mercredi », se souvient Guillaume Cesbron. Heureusement, tous les résultats sont revenus négatifs. Néanmoins, les équipes de la communauté urbaine ont vidangé le réservoir de 5 000 m3.

Plus de peur que de mal...

Une fois le réservoir vide, c’est la surprise : ce n’était qu’un caillou qui avait été jeté dans le réservoir. Sûrement par des curieux qui voulaient savoir ce qu’il y avait dedans. Toutefois « après avoir vidangé le réservoir, nous l’avons désinfecté et nettoyé. Puis nous l’avons rempli à nouveau pour le remettre en service le vendredi. Cela a eu un coût non négligeable », explique le responsable QSE. Cet incident a poussé la communauté urbaine à sécuriser ses ouvrages avec 2 objectifs majeurs : le premier est de bloquer au maximum l’intrusion pendant au moins 30 minutes pour laisser le temps aux forces de l’ordre d'intervenir. Le second est la mise en place de toute une série de capteurs, que ce soit pour les vibrations, les mouvements, l’ouverture et même, à terme, la chaleur, pour avoir la détection la plus précoce possible.

Une leçon retenue

Depuis l’incident, toutes les trappes d’accès aux réservoirs d’eau potable sont en cours d’équipement pour sécuriser le parc au maximum. Pour l’instant, le déploiement couvre environ 20 % des sites. Il y a 17 sites ayant 1 à 6 réservoirs chacun ; chaque réservoir comporte 2 à 4 trappes à sécuriser. Tout sera couvert en 2021. La priorisation des travaux s’est faite selon le volume d’eau des réservoirs, le bassin de population desservit et la position du réservoir (tête ou périphérique). Chaque trappe sécurisée coûte environ 5 000 € à la communauté urbaine et il lui faut débourser 3 000 € pour les tampons. Ces tarifs varient selon les options (taille, éléments supplémentaires, supports d’alarme, intégration paysagère, etc.). « Sur l’ensemble du territoire, nous avons établit un budget de 300 000 à 400 000 € pour sécuriser l’ensemble de nos ouvrages enterrés », explique Guillaume Cesbron. C’est une somme à mettre en perspective avec la sécurité des consommateurs et le coût de l’incident d’octobre 2018 qui s’est élevé à 20 000 € .

Si la communauté urbaine n’a encore jamais été confrontée à une attaque visant spécifiquement l’eau potable, sa politique volontariste et ses équipements de protection deviennent fortement dissuasifs. Et si malgré tout, il y a une contamination du réseau ? Là encore, les procédures sont prévues pour protéger la population.

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