Jean-Louis Lemaléfan est directeur de centre de l’entreprise EGC Canalisation, spécialisée dans la pose de canalisations.
Implantée à Questembert, près de Vannes, l’entreprise EGC Canalisation cumule près d’un millions de kilomètres par an dans le cadre de ses activités de pose de canalisations. Directement concerné par l’écotaxe, Jean-Louis Lemaléfan n’en reste pas moins favorable à sa mise en place. « L’écotaxe a été votée il y a de cela plusieurs années par les différents partis politiques et a donné lieu à une loi. Remettre en cause l’écotaxe, revient d’une certaine manière à discuter la légitimité des représentants élus et, par là même, notre pacte républicain. Mon soutien s’inscrit donc en premier lieu dans une logique démocratique.
Au-delà de cette dimension, l’écotaxe fait sens économiquement puisqu’elle est sensée combler un trou de plus de 300 millions d’euros dans le budget l’agence de financement des infrastructures de transport en France. Cette somme manque aujourd’hui à notre profession. Elle permettrait de financer les travaux d’entretien des routes ce qui apporterait un surcroît d’activité aux travaux publics. Si le niveau d’activité est soutenu, les entreprises n’auront plus besoin d’aller chercher des contrats au-delà d’une cinquantaine de kilomètres. Faire participer le transport au-delà de 3,5 tonnes, au niveau des marchandises, permet donc de recentrer l’activité à proximité des zones de production. Par ailleurs, l’écotaxe est à mon sens presque indolore et nécessite simplement des investissements de mise aux normes de nos camions. Il faut la voir comme une TVA dont s’acquittera le client final. Enfin, cette taxe étant la même pour tout le monde, elle ne devrait pas biaiser la concurrence au niveau des prix, tout au plus favorisera-t-elle l’entreprise de proximité.
Néanmoins, je ne suis pas du tout insensible aux arguments de certaines entreprises bretonnes défavorables à l’écotaxe. Cette région est positionnée à l’extrémité ouest de l’Europe. Elle est donc quelque peu éloignée des grands centres économiques. Peut-être vaudrait-il mieux moduler les choses et envisager une écotaxe proportionnelle à l’éloignement des grandes métropoles ? Quel que soit la décision prise, les entreprises ne feront pas l’économie d’un travail sur leur modèle économique et d’une remise en question pour se projeter vers l’avenir. »